RDC : L'utilisation des contraceptifs modernes chez les femmes vivant en union a stagné autour de 25 % à Kinshasa (Enquête)

Jeudi 15 septembre 2022 - 12:11
Image
Droits tiers

Le taux d'utilisation des méthodes contraceptives modernes dans la ville province de Kinshasa a stagné autour de 25 % de 2020 à 2022 chez les femmes vivants en union et autour de 30 % chez les femmes non mariées mais sexuellement actives.  Dans la province du Kongo Central, la prévalence contraceptive chez les femmes en union a connu une légère hausse, passant de 24% à 29%.

C'est ce que renseigne les résultats de la troisième phase de l’enquête Performance Monitoring for Action (PMA ) sur la planification familiale présentés le mercredi 14 septembre 2022, par les chercheurs de l’École de Santé publique de l'Université de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé publique, hygiène et prévention.

Les résultats présentés par le professeur Pierre Akilimali, investigateur principal du projet PMA RDC, démontre que l'implant reste la méthode la plus utilisée par les femmes vivants en union à Kinshasa, soit 42%, suivie de la contraception d'urgence (pilules) évaluée à 5%. Quant aux femmes non mariés sexuellement actives, elles utilisent principalement la contraception d'urgence. Les condoms et les implants viennent respectivement en deuxième et troisième position.

Les implants, méthode les plus utilisées au Kongo Central

Droits tiers

Même réalité pour la province du Kongo Central. Les implants restent les méthodes les plus utilisées par les femmes vivants en union, tandis que la contraception d'urgence ( 30%) et les condoms masculins ( 22%)  constituent les méthodes les plus utilisées par les femmes non mariés et sexuellement actives.

L'étude constate par ailleurs que la demande contraceptive satisfaite  a augmenté à Kinshasa, passant de 32 % en 2014 à 48% en 2022. Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances ont baissé de 6 % en 2014, à 2 % en 2022, tandis que les besoins non satisfaits pour espacer les naissances ont baissé de 12 % à 9 % au cours de la même période.

Même photographie pour la province du Kongo Central. La demande contraceptive satisfaite a augmenté passant de 29 % en 2016 à 45 % en 2022. Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances ont, eux, baissé de 9% à 5% pour la même période.

Le Parlement appelé à augmenter le budget de la santé, notamment des intrants contraceptifs

Droits tiers

L'enquête démontre également que sur les femmes interrogées âgées de 15 à 49 ans à Kinshasa et qui n'utilisent aucune une méthode contraceptive actuellement, seuls 14 % ont l'intention de l'utiliser pour les 12 prochains mois et six grossesses actuelles sur dix étaient non désirées. 

Au Kongo Central, 16 % des femmes de cette tranche d'âge interrogées ont l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives modernes dès l'année prochaine et six naissances sur dix étaient non désirées. D'où l'importance d'un travail de communication pour améliorer la demande.

Parlant de la disponibilité des méthodes contraceptives dans les formations sanitaires, l'etude indique que les ruptures de stock ont augmenté durant les deux dernières années, suite notamment au retrait des partenaires. Présent à cette cérémonie, le secrétaire général au ministère de la Santé publique, hygiène et prévention, Dr Bodi Ilunga, a demandé au vice-président du Sénat Eddy Mundela qui a personnellement assisté à cette dissémination de faire un plaidoyer pour l'augmentation de l'allocation budgétaire liée au secteur de la santé en général, particulièrement au problème de financement des intrants contraceptifs dans le budget 2023.L'appui au PMA est aussi envisagé pour continuer de produire les évidences scientifiques aux décideurs dans le domaine de la santé.

Droits tiers

PMA, recherche action pour guider les politiques publiques

Outre la deuxième personnalité de la chambre haute du Parlement et le SG à la Santé, cette cérémonie de présentation des résultats a aussi connu la participation de madame le directeur du Programme nationale de la santé de la reproduction ( PNSR), Anne-Marie Tumba, du directeur de l'Ecole de santé publique de l'Université de Kinshasa, les professeurs de l'université de Kinshasa et d'autres personnalités et partenaires du projet.

Performance Monitoring for Action ( PMA) est un programme de recherche de l'Ecole de santé publique de l'Université de Kinshasa, financé par la fondation Bill et Mélinda Gates, qui implémente des enquêtes pour donner les évidences aux décideurs sur la planification familiale en particulier et d'autres problèmes de santé en général.

Orly-Darel Ngiambukulu