Nord-Kivu : Un colonel déféré devant la justice pour avoir "empoisonné" le commandant de la 34e région militaire décédé en août dernier

Mardi 20 septembre 2022 - 07:27
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Photo : Droit tiers

Quelques éléments de lumière ont été faits sur les causes du décès du général Tshinkobo Mulamba Ghislain, ancien commandant de la 34e région militaire basée au Nord-Kivu, décédé le 16 août 2022 en ville de Goma.

À l'issue d'une autopsie dont les résultats ont été rendus publics le 10 septembre dernier, le docteur Alumeti Munyalu Désiré, médecin légiste et directeur du centre de médecine légale à l'Université officielle de Bukavu, dit avoir noté des lésions qui témoignent que le feu général de brigade a été empoissonné.

« De tout ce qui précède, le général Tshinkobo Ghislain est décédé d'empoisonnement aux phénothiazines, produits reconnus très toxiques ayant entraînés une brûlure de son estomac », lit-on dans un certificat remis à la famille du défunt et qui est parvenu à 7SUR7.CD ce mardi 20 septembre 2022.

Et, au regard de ces résultats, la Cour militaire du Nord-Kivu a été saisie par la 34e région militaire qui accuse l'un de ses officiers d'avoir commandité la mort du général Tshinkobo Ghislain. 

Dans une lettre adressée à l'auditeur militaire supérieur près la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel Bitongano Jeannot cite nommément le colonel Kahombo Rambo Augustin, chef du bataillon du quartier général de la 34e région militaire.

« Je mets à votre disposition pour la poursuite de la procédure judiciaire, l'inculpé colonel Kahombo Rambo Augustin, matricule 179962717647. L'inculpé est poursuivi pour empoisonnement du feu général de brigade Tshinkobo Mulamba Ghislain en date du 13 août et le feu général est décédé en date du 16 août suite au poison », lit-on dans le document.

Le général Tshinkobo Mulamba Ghislain est décédé moins d'un an et demi seulement après son arrivée à la tête de la 34e région militaire. Installé le jeudi 10 juin 2021 en remplacement du général Dieudonné Kapinga Mwanza, le feu général de brigade avait pris ses fonctions dans un contexte particulier, un mois seulement après l'instauration de l'état de siège, cette mesure exceptionnelle mise en place par le président Tshisekedi pour restaurer la paix au Nord-Kivu et dans l'Ituri.

Isaac Kisatiro, à Butembo