Au cours d'un point de presse animé ce vendredi 21 octobre 2022 à Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo a affirmé que les atrocités qui ont éclaté depuis le mois de février dernier à Kwamouth dans la province du Maï-Ndombe découlent d'un conflit intercommunautaire impliquant d'autres groupes ethniques.
L'archevêque métropolitain de Kinshasa a estimé qu'on ne peut réduire ces violences aux peuples Teke et Yaka.
« On est en face des conflits intercommunautaires, et pas comme est décrit de manière simpliste comme conflits Teke - Yaka. La réalité est donc beaucoup plus complexe qu'on le croit. De fait, plusieurs groupes ethniques de la RDC (Les Bangala, les Batetela, les Balubas, les Bambala, pour ne citer que ceux-là) sont d'une manière ou d'une autre concernés par ces conflits, même si les Yaka sont majoritaires dans cette contrée. Et pour les Teke, tous ceux qui ne sont pas les leurs sont à ranger dans la catégorie des Yaka », a-t-il déclaré.
Il a souligné qu'il s'agit des conflits liés à la question de terres. Tenant compte de cette réalité, le chef de l'église catholique a recommandé la clarification par le ministère en charge des affaires foncières de la notion de chef de terre, de celle des redevances coutumières et surtout de propriété en rapport avec l'autorité traditionnelle.
Le prélat catholique a mis un accent particulier sur le renforcement de la présence et de l'autorité de l'État dans le territoire de Kwamouth et l'examen de la question territoriale pour réduire les distances entre les autorités et les administrés.
Par ailleurs, le cardinal Ambongo a salué la présence rassurante et sécurisante de l'armée et de la police tout en mettant un bémol sur le problème logistique. De ce fait, il a préconisé un appui matériel et financier conséquent aux forces de l'ordre.
Il a appelé à la mise sur pied d'une structure chargée de mener à bien le processus de dialogue et de réconciliation entre les parties en conflit.
L'archevêque métropolitain de Kinshasa a invité le Gouvernement à répondre de manière urgente aux besoins des populations déplacées et à réhabiliter des infrastructures détruites aussi bien celles de l'État, de l'Eglise que des personnes privées.
Il sied de noter que le cardinal Ambongo a séjourné près de 10 jours dans l'ex-province du Bandundu. Il s'y était rendu dans le cadre d'une visite pastorale de réconfort moral et spirituel auprès des populations sinistrées par ces conflits survenus à Kwamouth (Maï-Ndombe). Jeudi dernier, il a remis au Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, le rapport de sa mission.
Merveil Molo