Au lendemain du concert de l'artiste Fally Ipupa devant un public estimé à 120,000 personnes samedi 29 octobre 2022 au Stade des Martyrs de Kinshasa, plusieurs rumeurs ont fait circuler un nombre imprécis de morts lors de cette événement. D'abord 7, puis 9 et enfin 11 selon les affirmations du vice-premier ministre, ministre de l'Intérieur, en moins de 24 heures d'après ses éléments d'enquête.
Daniel Aselo, le vice-premier ministre de l'Intérieur a, tout de suite au cours d'une interview matinale à la presse au Stade des Martyrs, confirmé qu'il y a eu 11 morts, tout en menaçant de poursuivre sans relâche l'organisateur de ce concert.
En principe, c’est à lui de démissionner face à ce drame car c’est la police qui a failli à sa mission. La responsabilité de Daniel Aselo est donc engagée.
En effet, plusieurs témoignages autour de ce concert démontrent que les dispositions sécuritaires et sanitaires ont été prises au préalable pour protéger la population kinoise venue nombreuse à cet événement musical. Des toilettes portables disposées pour le public, plus de 2500 agents de la Police Nationale Congolaise, les agents de la police militaire, de l'ANR et plusieurs agents des sociétés de gardiennage.
Aussi, des spectateurs confirment avoir vu un dispensaire où il y avait des médecins urgentistes ainsi que des secouristes de La Croix-Rouge déployés lors de ce concert.
L'origine du drame et les responsables ?
Comme d'habitude lors de plusieurs événements populaires au Stade des Martyrs, il s’observe le phénomène "taxi" qui consiste pour les policiers à faciliter la fraude à plusieurs personnes sans billet afin qu’ils accèdent illégalement au Stade des Martyrs. Contre une somme d’argent dérisoire, la police a fait entrer plusieurs personnes au Stades des Martyrs.
D’autres observateurs, disent que la police a rançonné la population comme le montre une vidéo d'un policier célébrant sa recette au nom de Fally Ipupa, ayant dans ses poches des téléphones portables, Powerbank ainsi que plusieurs autres objets, ne lui appartenant visiblement pas.
Le comportement peu professionnel de la police serait à la base des mouvements de la foule. Les fans étant pris en tenaille par des policiers véreux et par des bande de voyous qui rôdaient autour du stade avec la complicité de la police, c'est la grande raison de la terreur qui aurait fait tuer les gens.
Cela est vérifierable à travers une vidéo devenue virale de quelques kulunas, menaçant ouvertement les personnes qui sortaient du concert.
En lieu et place de protéger les "Warriors", des policiers se sont plutôt livrés à une vraie rapine, comme indiquent plusieurs témoignages.
La police au lieu d’assister les spectateurs, les a abandonnés et les a laissés à la merci à des hordes des Kulunas (délinquants). Par rapport au drame, plusieurs questions demeurent :
1. Sont-ils morts au Stade ou en dehors ?
2. De quoi sont-ils morts ?
3. Combien sont-ils exactement ?
Il n’y a qu’une enquête qui peut le déterminer.
Malgré ce sentiment de trahison de la part de la police vis-à-vis de la population, le ministre Daniel Aselo a, dans son speech instantané et précipité, chargé l'organisation en étant plus accusateur et se fiant à aucune enquête faite par des experts afin d'élucider cette situation.
Par ailleurs, Daniel Aselo s’est contredit. Alors qu'il déplorait les morts sur base d'aucune enquête, il a félicité la police qui, selon plusieurs victimes, a été à l'origine du désordre. D’ailleurs, certaines personnes présentées comme mortes sur les réseaux sociaux ont été retrouvées.
S'agissant du cas des deux policiers mentionnés comme faisant partie de morts, des sources indiquent qu'il s'avère n'avoir pas de lien avec le concert. Mais pourquoi cette manipulation ?
Selon certains experts en sécurité, le responsable de la sécurité nationale, le VPM Aselo devrait plutôt laisser les autorités provinciales suivre l'après-concert comme elles l'ont fait avant et pendant, au lieu d'influencer ou de soutenir des rumeurs qui circulent sur internet. Il devrait attendre les derniers rapports qu'il recevra du gouverneur de la ville-province de Kinshasa où le concert a eu lieu.
L'organisation et l'entourage de la star Fally Ipupa ne jurent que sur une enquête professionnelle et transparente pour établir les vraies responsabilités. Car, selon eux, il y a eu plusieurs réunions sécuritaires préparatoires avec le commissariat provincial de la police de Kinshasa pour sécuriser toutes les personnes présentes dans le stade du début jusqu'à la fin de ce concert.
Toutefois, ils reconnaissent par ailleurs, avoir vendu environs 90 000 billets, en raison de 80 000 places assises et 10 000 debout sur la pelouse couverte. Des chiffres de plus avancés sur les réseaux sociaux par une certaine presse sont faux, selon eux.
Kakule Jean Louis