Le premier forum national des leaders traditionnels et religieux sur les violences basées sur le genre a été lancé, ce jeudi 02 novembre 2022, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Ces assises organisées par le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) en collaboration avec le ministère de la Santé, sous le patronage du premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, ambitionnent de mobiliser le potentiel des leaders traditionnels et religieux en faveur de la lutte contre les violences basées sur le genre dans le pays.
Dans son mot, la sous-secrétaire générale des Nations-Unies et directrice exécutive adjointe de l'UNFPA, le docteur Diene Keita, a rappelé que 42% des cas de VBG recensés en 2021 en RDC concernent les personnes de moins de 18 ans. Ces chiffres, a-t-elle souligné, sont alarmants et mettent en lumière les barrières qui empêchent de millions de filles et femmes d'exercer leurs droits fondamentaux et de faire des choix qui influencent la qualité de leur vie mais aussi de réaliser tout leur potentiel.
Selon elle, l'implication des leaders traditionnels et religieux dans la lutte contre les VBG est devenu un impératif du fait de leur influence sur les communautés.
"À cet égard, l'implication des hommes, des chefs traditionnels, des leaders traditionnels et religieux dans la lutte contre les violences basées sur le genre devient impératif afin que la RDC puisse se hisser au concert des Nations lors du sommet des objectifs de développement durable et proclamer avec évidence qu'elle est décidée à faire de l'agenda 2030 des Nations-Unies et l'agenda 2033 de l'Union Africaine le leitmotiv d'un développement durable, inclusif et efficace", a déclaré le docteur Diene Keita.
Elle a ajouté que ce forum constitue une opportunité pour échanger avec des leaders traditionnels et religieux sur les principes culturels et religieux qui visent à prévenir, décourager et dénoncer les violences faites aux femmes.
"Nos échanges, pendant ces deux jours, pourront, j'en suis sûre, contribuer à l'élaboration d'un argumentaire spécifique à la RDC visant à prendre conscience de l'impérieuse nécessité de changer le paradigme et de penser différemment le rôle de la femme dans la société et de ramener sur le bon chemin ceux et celles qui utilisent les prétextes traditionnels et religieux pour justifier les actes de violence à l'égard des femmes", a soutenu la sous-secrétaire générale des Nations-Unies, tout en faisant savoir que les résolutions de ces travaux seront un outil "puissant" à mettre à la disposition des communautés congolaises en vue de l'élimination des violences faites aux femmes qui sont des atteintes aux droits humains.
Par ailleurs, elle a réitéré la détermination de l'UNFPA à appuyer la RD Congo dans sa politique de tolérance zéro contre les VBG.
Le gouverneur du Haut-Katanga qui a donné le go dudit forum, a remercié l'UNFPA pour avoir choisi sa province pour abriter ces assises.
"Aux organisateurs du forum, en l'occurrence le Fonds des Nations-Unies pour la Population, je tiens à exprimer mes remerciements pour voir tout d'abord choisi la province du Haut-Katanga afin d'abriter cette importante réunion des plaidoyers et pour avoir en suite réuni autour de ces plaidoyers, les plus hautes autorités nationales et internationales auxquelles ont été associés les représentants de la communauté internationale, témoignant par cette synergie, la volonté des Nations-Unies de combattre sans merci les violences basées sur le genre en vue de leur élimination", a déclaré Jacques Kyabula, avant d'exhorter les participants à donner le meilleur d'eux-mêmes afin d'atteindre les objectifs attendus notamment pour la protection des femmes et filles.
Au total, 250 personnes notamment des leaders traditionnels et religieux de 26 provinces de la RD Congo prennent part au forum sur les violences basées sur le genre qui va se clôturer ce vendredi 03 novembre.
Prince Mayiro depuis Lubumbashi