Forum sur les VBG : Les leaders traditionnels et religieux s'engagent à abolir les us et coutumes qui ne favorisent pas l'égalité entre les hommes et les femmes

Samedi 5 novembre 2022 - 13:57
Image
Droits tiers

Les travaux du Forum national sur les traditions et religions pour mettre fin aux violences basées sur le genre (VBG) ont été clôturés, ce vendredi 04 novembre 2022, à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga. 

Organisées par le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) en collaboration avec les ministères de la Santé publique et du Genre, ces assises ont connu la participation de plusieurs personnalités politiques, sociales et administratives notamment des leaders traditionnels et religieux. L'objectif était de mobiliser le potentiel de ces chefs traditionnels et religieux en faveur de la lutte contre les VBG. 

Au terme des travaux, les participants ont adopté une ébauche du Plan d'action de lutte contre les VBG et signé une Déclaration dite de Lubumbashi dans laquelle ils se sont engagés à : 

- Abolir tous les us et coutumes négatifs, entre autres : le mariage d’enfants, les discriminations envers les survivantes des violences Sexuelles, dénis des ressources, non accès à la terre, à l’éducation etc, mais aussi des pratiques religieuses néfastes, qui ne favorisent pas l’égalité entre les hommes et les femmes, les filles et les garçons au sein des communautés congolaises ;

- Mettre un place un cadre permanant de concertation entre les leaders religieux, les chefs coutumiers et les acteurs de la société civile sur la 
promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles tant aux niveau national, provincial et local ;

- Participer aux campagnes de sensibilisation sur la tolérance zéro immédiate et autres initiatives contre les crimes de violences basées sur le genre et l’impunité de leurs auteurs dans les communautés ; 

- Prononcer et diffuser des sermons et discours basés sur l'égalité du genre et le respect des droits en vue d’une déconstruction des préjugés qui pèsent sur les femmes et les filles afin d’aboutir à un changement de comportements et normes sociales ;

- Mettre en place des groupes de dialogue communautaire inclusifs où sont développés des thèmes visant à utiliser les textes sacrés pour remettre en question des interprétations qui soutiennent et perpétuent les inégalités entre les hommes et les femmes et les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) et ;

- Poursuivre la mise en œuvre des actions visant à abolir les pratiques des mariages d’enfants dans les communautés respectives.

Bien avant, la directrice exécutive adjointe de l'UNFPA a remercié les participants à ce forum, pour l'engagement qu'ils ont pris. Elle a affirmé compter sur leur accompagnement afin de venir à bout des VBG. 

"Merci pour l'engagement que vous prenez pour l'avenir de la République démocratique du Congo. Que Dieu tout puissant fasse que, 25 ans d'ici-là, nous voyons une génération des jeunes et que nous soyons une génération d'aînés qui pourra se dire encore Dieu merci. Ça commence par les us et coutumes, les traditions, la religion etc.. Nous comptons sur votre accompagnement, nous sommes fiers de travailler en RDC, nous sommes fiers de faire voir au monde entier combien la culture de la RDC est importante et surtout fiers de pouvoir montrer combien la RDC a un rôle central à jouer", a déclaré le docteur Diene Keita, sous-secrétaire générale de l'ONU.

Pour sa part, le docteur Eugène Kongnyuy, représentant-pays de l'UNFPA, a réitéré l'engagement de son organisation à travailler avec le gouvernement pour la mise en œuvre de cette Déclaration.  

"Au nom de ma directrice exécutive adjointe, sous-secrétaire générale des Nations-Unies, je vous dis merci. Ceci, c'est un début. Au nom de l'UNFPA, au nom de ma directrice exécutive adjointe qui est ici, j'aimerai réitérer l'engagement de l'UNFPA à travailler avec le gouvernement pour assurer que la Déclaration qui vient d'être faite soit mise en œuvre. J'aimerai saluer le travail que le staff de l'UNFPA a fait", a-t-il dit. 

Le gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, qui a clôturé ces assises, a exhorté les leaders traditionnels et religieux à rappeler, dans leurs prédications et réunions, les mauvaises pratiques qu'il faut banir, mais également les bonnes pratiques qui construisent une société sans discrimination ni violence. À l'en croire, il est temps que la RDC tourne définitivement la page des violences et de l'insécurité chronique pour bâtir un pays pacifique.

La cérémonie de clôture du forum national sur les traditions et religions pour mettre fin aux VBG a été sanctionnée par la signature de la "Déclaration de Lubumbashi" par les leaders traditionnels et religieux. Cela a aussi marqué la fin de la mission de la sous-secrétaire générale des Nations-Unies, le docteur Diene Keita, au Congo-Kinshasa.

Prince Mayiro envoyé de 7SUR7.CD à Lubumbashi