RDC : « Des orphelins de plus de 70 ans sont toujours payés par le trésor public », (Jean-Pierre Lihau)

Samedi 5 novembre 2022 - 10:03
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En abordant le thème « Digitalisation de l’administration, un impératif pour un nouveau pacte entre l’Etat et le citoyen » au forum Africa Digital Expo 2022, le vice-premier ministre de la fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a détaillé différents maux qui rongent l’administration publique congolaise mais qui sont en train d’être éliminés, petit à petit, grâce à la digitalisation.

Pour Jean-Pierre Lihau, sans la digitalisation le nombre d’agents de l’Etat ne pourra jamais être connu.

« La RDC se doit de placer la digitalisation au cœur de sa politique administrative au regard de sa démographie. Sans la transformation numérique, nous ne pouvons pas espérer rationaliser les ressources humaines de l’Etat, le fonctionnement des services publics en rapprochant autant que possible l’administration des administrés ou des usagers des services publics », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui au niveau de l’identification biométrique de tous les agents de l’Etat en vue de maîtriser les effectifs. Cette identification biométrique n’est plus une simple option, elle est devenue une impérieuse nécessité autant qu’elle représente pour nous à la fois un enjeu stratégique, économique et social. Donc, un préalable absolu dans la mesure où elle doit assurer la synchronisation de toutes les données de la paie et la jonction de toutes les catégories d’agents ».

En martelant sur ce qui se fait actuellement, le vice-premier ministre de la fonction publique a révélé plusieurs tares que la digitalisation a permis de détecter.

« Alors que ce processus de digitalisation est encore en cours, nous sommes déjà passés dans les services centraux ici à Kinshasa de 450.000 agents à 113.000. En provinces on parlait de 1 million et 80.000 fonctionnaires avant la première phase. Aujourd’hui alors que la troisième phase est encore en cours, nous sommes passés à plus ou moins 650.000 agents. Le processus permet de dégager de la place et d’ouvrir la porte à un mouvement massif de rajeunissement de l’administration qui se prépare dans le pays », a révélé Jean-Pierre Lihau, suscitant des éclats de rire dans la salle.

Et de continuer : « Pour la retraite, lorsque nous avons digitalisé le système nous sommes arrivés à capter des personnes décédées il y a 20 ans mais qui continuent de toucher. Un vrai gâchis pour l’Etat (…). Nous avons des rentiers inéligibles. Nous avons en RDC des orphelins de plus de 70 ans qui sont toujours payés par le trésor public. Après avoir instauré un contrôle drastique digitalisé, on a pu recaler ces genres de situations incongrues ».

Pour ce membre du gouvernement, « la maîtrise des effets est un enjeu social de premier rang dans la mesure où elle garantit la qualité de la dépense publique en réorientant les économies dégagées, permet l’inclusion salariale et la revalorisation de ce que les fonctionnaires touchent ».

Concernant la prochaine étape de la modernisation de l’administration publique, Jean-Pierre Lihau a annoncé qu’elle consistera à dématérialiser les services de l’Etat.

Pour rappel, Africa Digital Expo 2022 était organisé à Kinshasa du 3 au 4 octobre par la société marocaine One Africa, en partenariat avec le ministère congolais du numérique et l’Agence pour le développement du numérique (ADN).

Bienfait Luganywa