État de siège : La VSV documente plus de 100 cas d'assassinat, de meurtre et d'exécution extrajudiciaire 

Vendredi 30 décembre 2022 - 20:16
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Droits tiers

Dans un rapport présenté à la presse ce vendredi 30 décembre 2022 à Kinshasa, la Voix des Sans Voix pour les droits de l'homme (VSV) a dressé un tableau sombre de la situation des droits humains dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri qui sont sous état de siège depuis le mois de mai de l'an dernier. 

À en croire Irène Monama, chargée des programmes au sein de cette organisation non gouvernementale, plus de 100 cas d'assassinat, de meurtre et d'exécution extrajudiciaire ont été recensés de septembre à novembre de l'année en cours. 

« Les organisations membres du réseau Service Civil pour la Paix (SCP) ont documenté, de septembre à novembre 2022, plusieurs violations et atteintes aux droits humains principalement dans la province du Nord-Kivu. Les auteurs sont de manière générale les membres des groupes armés, quelques éléments des FARDC et de la police nationale congolaise. Il y a eu plus de 100 cas d'assassinat, de meurtre et d'exécution extrajudiciaire. Les responsables sont les groupes armés », a-t-elle fait savoir.

Elle a aussi fait mention de plusieurs actes d'arrestation arbitraire et de détention illégale ainsi que d'interdiction de manifester pacifiquement et de répression des manifestations publiques par les autorités locales  qui sont des militaires. 

« Les enquêtes menées sur terrain par les organisations membres du SCP démontrent qu'il y a une hausse des violations des droits humains », a indiqué la chargée des programmes de la VSV. 

De plus, I. Monama a épinglé le déplacement forcé de la population à cause de la poursuite des combats entre les forces loyalistes et les rebelles. 

« Plusieurs cas de déplacement forcé sont à noter. Ils sont causés par les groupes armés. La situation s'est aggravée avec l'occupation de la cité de Bunagana par le M23 qui a occasionné plusieurs déplacements de nos populations. Les gens qui se sont déplacés vivent dans les conditions inhumaines. Ce qui est plus grave, les réfugiés ont été obligés de se déplacer même dans les camps où ils se trouvaient... », a-t-elle déclaré. 

Tout en saluant la traque par la justice des militaires et policiers auteurs des violations et d'atteintes aux droits humains, elle a réitéré l'engagement de son organisation à intensifier son plaidoyer pour l'amélioration de la situation des droits humains au Nord-Kivu et en Ituri.

Lors d'un point de presse mercredi dernier, le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, a demandé aux autorités de repenser l'état de siège suite à la montée des violations et atteintes aux droits humains. 

Merveil Molo