Promulgation de la Loi sur la protection et réparation des victimes des violences sexuelles : Annie Matundu insiste sur le respect de son application

Mercredi 11 janvier 2023 - 12:04
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Le président de la République a promulgué à la fin de l'année 2022 la loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité en République démocratique du Congo. 

Cette nouvelle loi inscrite dans le cadre d'une justice transitionnelle, dote le pays d'un cadre normatif particulièrement adapté pour fixer les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité ainsi que d'un Fonds de réparation au bénéfice de ces victimes.

Au cours d'une interview accordée à 7SUR7.CD le mardi 10 janvier 2023, Annie Matundu présidente de  la Ligue Internationale des Femmes pour la paix et la Liberté section RDC (WILPF), présidente de Action Femmes du Bas - Fleuve, (AFEBAF) et membre du Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO), a salué cette promulgation qui est l'aboutissement d'un combat mené depuis plusieurs années par les organisations féminines appuyées par les partenaires nationaux et internationaux.

"Nous sommes contente de la promulgation de cette loi. Nous tenons à remercier tous ceux et qui ont milité aux réflexions pour mener à bon port la réussite de cette loi. Nous pensons au ministre du genre, famille et enfant, au ministre de la justice et des droits humains, aux défenseurs des droits des femmes et aux organisations de la société civile en général et en particulier les organisations féminines, et les agences des Nations-Unies qui nous ont accompagnées", a-t-elle affirmé.

Cependant, au regard des lois existantes qui souffrent encore d'application en RDC, cette militante de la société civile a appelé à  l'implication de tous pour sa mise en œuvre.

"Nous avons plusieurs lois en RDC qui souffrent de non-application. Mais je crois que lorsque la loi est promulguée, elle doit être respectée par tous les congolais, elle doit être immédiatement appliquée en vertue du principe nul n'est censé ignorer la loi", a-t-elle insisté.

Celle que l'on a nommé en 2015 "maman 1325" pour son engagement social pour les questions de paix et de la parité hommes-femmes, a par ailleurs suggéré la traduction en langues nationales de cette loi et la vulgarisation afin d'atteindre toutes les couches sociales.

"En principe, la loi doit être traduite en langues nationales car le français c'est notre langue officielle. Mais les lois ne sont pas traduites dans nos langues nationales. Il y a aussi le volet de la sensibilisation et de la vulgarisation qui font défauts. Elles ne sont pas suivies par des mécanismes tels que les débats citoyens, des tribunes populaires ou autres canaux de communication. Le manque de la volonté politique par la prise de conscience politique. Quand une loi est promulguée, ça devient un pacte social qui lit le gouvernants et les gouvernés", a-t-elle conclu.

Il sied de noter que cette loi est la conséquence de deux tables rondes organisées en 2021 par la Fondation Panzi, le Mouvement National des survivant. e. s des violences sexuelles en RDC et Global Survivos Fund, celle de la première dame de la RDC Denise Nyakeru Tshisekedi, mais aussi de l'adoption de sa proposition au parlement portée et défendue par le ministre des droits humains Albert Fabrice Puela.

Christel Insiwe