Au lendemain de la démission du général major Jeff Nyagah, le président kényan a nommé Alphaxard Muthuri Kiugu à la tête des troupes de la Communauté d'Afrique de l'Est déployées dans l'Est de la République démocratique du Congo, lit-on dans un document consulté par 7SUR7.CD ce vendredi 28 avril.
Dans sa lettre de démission du jeudi 27 avril dernier, Jeff Nyagah a fait mention d'intimidations et de menaces aggravées dont il a été victime, indiquant ainsi que sa sécurité ne semblait pas assurée à Goma, son quartier général.
Il a également accusé les autorités congolaises d'avoir été incapables de prendre en charge les dépenses administratives de l'organisation pour ce qui est des salaires des employés civils, les bureaux et les frais de fonctionnement. En même temps, Jeff Nyagah a dénoncé un plan qui était en train d'être mis en place pour saper les efforts de l'EAC.
Le régime de Kinshasa, lui, exigeait déjà son départ. Il reprochait à Jeff Nyagah des déclarations agaçantes, en plus de l'inaction des troupes de l'EAC sur le terrain.
En plus de mener les opérations au Nord-Kivu, le nouveau commandant des troupes aura ainsi à faire face aux pressantes exigences du gouvernement congolais qui attend voir la force sous-régionale s'engager directement contre le M23.
Déjà, le 19 avril dernier, une rencontre extraordinaire des ministres de la défense de l'EAC a avorté en ville de Goma (Nord-Kivu). Par celle-ci, Kinshasa espérait que l'organisation "statuerait sur l'évolution de la situation sur le terrain, clarifierait certains malentendus et critiques contenues dans le rapport des chefs d'états-majors en vue de redorer l'image de la force régionale et de préciser son mandat", mentionnait le compte-rendu de la 93e réunion du conseil des ministres.
Signé en septembre 2022, le SOFA (Status of force agreement) qui régit les modalités de déploiement des contingents de l'EAC a expiré. Mais avant d'accepter son renouvellement, Kinshasa tient à revoir les termes qui le régissent.
Isaac Kisatiro