RDC : La Banque Mondiale réaffirme sa détermination à travailler avec les autorités pour éradiquer les violences basées sur le genre

Mardi 20 juin 2023 - 08:01
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À l’occasion de la conférence internationale sur les violences basées sur le genre en RDC lancée le lundi 19 juin 2023 à Kinshasa par le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la vice-présidente de la Banque Mondiale Victoria Kwakwa a réitéré la détermination de cette institution à travailler avec les autorités, les mouvements de la société civile ainsi que tous les autres organismes pour mettre fin à ce phénomène dans le pays. 

Dans ses dires, la vice-présidente de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Est et Australe a souligné que les violences basées sur le genre sont souvent motivées par des normes sociales néfastes et rétrogrades. 

« Nous savons tous que ce fléau est un problème pour le développement mondial. L'OMS estime que 36,6 % des femmes d'Afrique subsaharienne en font la malheureuse expérience au cours de leurs vies. En République Démocratique du Congo, les femmes connaissent des taux élevés de violence, la moitié d'entre elles ayant subi des violences physiques avant l'âge de 15 ans et près d'un tiers déclarent avoir subi des violences sexuelles au cours de leur existence. Et pour ces femmes, l'auteur est le plus souvent le mari ou le partenaire. Ce que nous savons également, c'est que les violences basées sur le genre sont souvent motivées par des normes sociales néfastes et rétrogrades. En RDC, 75% des femmes et 60% des hommes estiment que la violence domestique est justifiée. Nous savons également que les violences basées sur le genre empirent dans un contexte des conflits et des crises humanitaires, et que ces violences sont particulièrement prévalentes dans l'Est du pays. La crise climatique et la récente pandémie de COVID-19 ont également exacerbé les risques de VBG pour les femmes et les filles dans le monde entier », a-t-elle fait savoir. 
 

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De ce fait, V. Kwakwa estime que la Banque Mondiale prend très au sérieux cette question car ne pas relever ce défi mettrait en risque les priorités du développement en Afrique. 

« Si ensemble nous ne relevons pas ce défi, nous mettrons à risque les priorités du développement en termes de création d'emplois, de transformation économique, de développement du capital humain, d'accès aux services de base, et de capitalisation de la transition démographique. À la Banque mondiale, nous prenons ce défi très au sérieux. Pour cela, nous avons beaucoup investi, au sein de la région Afrique de l'Est et du Sud, pour faire face aux risques inhérents des VBG dans les projets financés par la Banque mondiale en intégrant la prévention et la réponse aux violences dès la phase de conception », a-t-elle ajouté. 

Faisant état des divers programmes mis en place par la Banque Mondiale dans le but de lutter contre les violences basées sur le genre, V. Kwakwa a souligné que cette institution est impliquée dans plusieurs projets en Afrique notamment l’investissement d’au moins 100 millions de dollars américains dans un projet de prévention et de réponse aux VBG en RDC, qui a facilité la prise en charge de plus de 7 millions de personnes dans les provinces congolaises touchées par l’insécurité.

« Depuis 2017, 107 opérations dans la région ont inclus des interventions visant à lutter contre les VBG par le biais de projets ou de composantes opérationnelles dédiées. En RDC par exemple, la Banque mondiale a récemment investi, avec ses partenaires gouvernementaux, cent (100) millions de dollars dans un projet de prévention et de réponse aux VBG. Dans le cadre de ce projet, le gouvernement de la RDC et ses partenaires ont pu atteindre plus de sept millions de bénéficiaires dans quatre provinces de l'Est, soit 80 % de la population des zones ciblées, et plus de 42 000 survivants ont reçu des soins, la majorité des services - plus de 80 % - étant fournis au niveau de la communauté. Deux cent quatre-vingts (280) prestataires de soins de santé ont été formés à la prestation de services spécialisés en matière de violences basées sur le genre. Dans la région de l'Afrique de l'Est et du Sud, la Banque mondiale soutiendra également des composantes spécifiques de prévention et de réponse dans le cadre du Programme en cours de préparation East Africa Girls' Empowerment and Resilience Project, pour un montant de 392 millions de dollars », a souligné la vice-présidente de la Banque Mondiale. 

Par ailleurs, la Banque mondiale, a-t-elle dit, reconnaît qu'il est essentiel de développer des interventions de qualité fondées sur des données probantes. Elle se réjouit d'être un partenaire et un collaborateur clé du gouvernement de la RDC pour cette conférence d'une grande actualité, et s’engage à faire avancer ce travail essentiel avec les autorités du pays, la Société Civile, les organisations humanitaires, et les Centres de Recherche.

Lancée lundi dernier, cette conférence a pour objectif d'élargir la gamme d'acteurs, de compétences, et d'idées pour aborder la complexité, l'interconnexion, et l’ampleur des violences basées sur le genre en RDC - en invitant de nouveaux acteurs à s'engager, et en portant les efforts à un niveau plus élevé. Elle est aussi l'occasion, pour la RDC, de présenter les résultats des interventions en cours et de tirer des enseignements de programmes similaires en Afrique et dans le monde.

Christiani Dimanyayi