La charte des médias d'informations en ligne contre les discours de haine en période électorale a été officiellement présentée aux autorités du pays, jeudi 3 août 2023, au cours d'une rencontre organisée à Kinshasa.
Initiée par Next Corp, société éditrice de Actualités.cd, cette charte s'appuie sur l'article 5 du Code de déontologie du Journaliste qui contraint ce dernier à bannir l'injure, la diffamation, la déformation des faits, le mensonge, l'incitation à la haine, ainsi que l'apologie de toute valeur négative dans l'exercice de son métier.
Le texte comprend dix engagements pris par les médias en ligne pour lutter contre le discours de haine en période électorale. Parmi ces engagements, Il est notamment prévu de mettre en place des mécanismes pour encourager le signalement de tout propos haineux en ligne et de ne pas offrir des tribunes aux marchands de haine de tous bords.
Présent à cette cérémonie, le président national de l'Union Nationale de la Presse Congolaise ( UNPC), Gaby Kuba, a regretté que certains journalistes deviennent célèbres dans la diffusion des messages haineux. Il a affirmé que jamais son organisation ne défendra la médiocrité.
" Aujourd'hui, l'innovation technologique a donné la possibilité à n'importe qui de poster son contenu sur son compte et à le propager. Plusieurs fois, j'ai été convoqué par les services spéciaux. Parmi les faits reprochés à certains professionnels des médias, c'est la propagation des messages haineux. De tels discours n'est accepté dans aucun pays et dans aucune société. Nous voulons que les gens reviennent sur le droit chemin. Un journaliste qui diffuse des messages de haine, doit-on le soutenir, le défendre ? La réponse est non. Il y a lieu d'être célèbre dans l'exercice de son métier en étant professionnel. Dommages, nous constatons que certaines personnes sont devenues célèbres dans la médiocrité. Et la médiocrité nous ne la soutenons pas et ne la soutiendrons jamais", a-t-il déclaré.
Pour le président des médias numériques en RDC (MILRDC), Israël Mutala, cette charte servira désormais de digue pour barrer la route aux marchands des discours de haine dans les médias en ligne en RDC.
"Si un discours haineux commence à la radio, à la télévision, les discussions se poursuivent en ligne, sur les réseaux sociaux, les plateformes numériques. C'est là qu'ils sont amplifiés. En tant que président des médias numériques, nous avons une responsabilité de préserver notre vivre ensemble, notre vivre collectif, notre cohésion nationale. Il était de nos devoirs, d'écarter les menaces à notre vivre ensemble. Et tant qu'organisation professionnelle des médias, nous avons travaillé dans les ateliers pour élaborer cette charte. Cette charte, nous nous l'approprions, nous allons faire en sorte que chacun de nos membres puisse faire corps avec elle. Je suis heureux que nous ayons cet instrument qui sera pour nous une digue contre les marchands de la haine à qui nos tribunes ne doivent pas servir de porte-voix", a-t-il martelé.
Cette rencontre était en même temps l'occasion de dévoiler en avant-première la web-série " Sosola". Co-produite par Next Corp et Bimpa production, la série " Sosola" aborde, en dix épisodes, les coups bas fréquemment observés dans le monde politique, qui se soldent souvent en discours de haine, de tribalisme ou encore en violence, particulièrement en période électorale.
Soulignons que la charte des médias en ligne contre le discours de haine en période électorale a été élaborée grace aux contributions des représentants des médias, ainsi que des experts des organisations professionnelles telles que l'Union Nationale des Femmes des Médias ( UCOFEM), Journaliste en Action ( JA), l'Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Écrite ( ACOFEPE), l'Association des Médias en ligne en RDC ( MILRDC), l'Union Nationale de la Presse Congolaise ( UNPC) et le délégué du Conseil supérieur de la communication et des médias ( CSAC).
ODN