La RDC et l'UE envisagent une conférence sur la crise dans l'Est et la justice transitionnelle

Mardi 5 septembre 2023 - 08:54
Image
Droits tiers

La République démocratique du Congo (RDC) et l'Union européenne (UE) prévoient d'organiser une conférence pour examiner la crise actuelle dans l'Est du pays et discuter de la question de la justice transitionnelle. Cette proposition a été faite le lundi 04 août 2023 par le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, lors d'une séance de travail avec la ministre d'État chargée de la Justice, Rose Mutombo.

D. Reynders a exprimé son souhait de la tenir au premier semestre de l'année prochaine. Cette conférence devrait être l'occasion pour la RDC et ses partenaires internationaux de trouver des solutions concertées et durables pour mettre fin à la crise dans l'Est du pays et d'établir une justice transitionnelle efficace.

« Nous avons discuté de la justice transitionnelle. Malheureusement, la situation dramatique de l'Est de la RDC, ainsi que d'autres régions du Congo, est connue. Nous souhaitons organiser une conférence internationale au cours du premier semestre de l'année prochaine, en collaboration avec la Cour pénale internationale, la République démocratique du Congo, peut-être l'Union africaine et l'Union européenne. Cette initiative vise à attirer l'attention sur les victimes et à renforcer la lutte contre l'impunité », a-t-il affirmé. 

Au vu de la situation sécuritaire dramatique dans l'Est du pays marquée par des conflits armés récurrents, notamment avec la résurgence du M23 appuyé par le Rwanda, ainsi que des violences interethniques et des déplacements massifs de populations, D. Reynders a souligné que l'UE est prête à apporter son expertise et son expérience dans la résolution des conflits et la promotion de la justice.

En outre, il a souligné l'importance de la participation de tous les acteurs, tant au niveau national qu'international, pour discuter des mesures à prendre afin de résoudre ces questions urgentes. L'implication de la Cour pénale internationale (CPI) et de l'Union africaine (UA) revêt une importance significative lors de cette conférence. La CPI pourrait jouer un rôle essentiel en enquêtant et en poursuivant les responsables de crimes graves commis dans la région. De plus, la participation de l'UA permettrait de renforcer la coopération régionale et de mobiliser les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les décisions qui seront prises lors de cet événement.

« C’est dans cet esprit que j’ai proposé une conférence internationale après les élections au premier semestre de l’année prochaine, car j’ai récemment eu une nouvelle rencontre avec le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). La CPI est tout à fait ouverte à l'idée d'avoir non seulement des décisions de juridictions nationales. Il y a eu de nombreuses condamnations prononcées par des juridictions congolaises, et il serait peut-être approprié d'avoir certains dossiers portés devant la CPI à La Haye. Cependant, il serait également bénéfique d'avoir une capacité de juger régionalement ou sous-régionalement. Cette question nécessite un débat approfondi, et j'aurai l'occasion d'en discuter lors de ma visite à Addis-Abeba, où je rencontrerai les responsables de l'Union africaine », a souligné le commissaire européen à la Justice. 

La situation sécuritaire dans l'Est de la RDC demeure inquiétante malgré les processus de Luanda et de Nairobi qui sont toujours en cours. Ces initiatives de paix ont été mises en place pour réunir les différents acteurs régionaux et internationaux autour de la table des négociations, dans le but de favoriser un dialogue inclusif et de trouver des solutions politiques aux conflits.

Cependant, malgré quelques avancées, les résultats concrets de ces processus restent limités. Plusieurs localités de l'Est du pays demeurent sous le contrôle des groupes armés, ce qui compromet la sécurité des populations civiles.

Merveil Molo