Dans une matinée de réflexion tenue le lundi 04 septembre 2023 à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, l'Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC) a mis en garde la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) face aux propos prononcés par monseigneur Donatien Nshole sur "l'éventualité d'un coup d'État par un leader courageux".
Dans sa déclaration finale et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce mardi, l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, président général de l'OSEC qui l'a signé a indiqué que le "vrai problème de la RDC n'est pas la politique mais le social de la population".
Il a invité le gouvernement de la République à concevoir "une bonne politique" pour créer les emplois, combattre la pauvreté, la famine, offrir des logements adéquats. C'est ce dont, a-t-il poursuivi, le peuple congolais attend.
Par ailleurs, vu le nombre élevé des partis politiques et les églises en République démocratique du Congo, l'OSEC a souhaité au gouvernement congolais de fusionner ces organisations dans le but de remettre de l'ordre dans ces deux domaines.
"Sur le plan politique, l'OSEC a constaté que le pays est envahi par la prolifération des partis politiques et des églises. L'OSEC se pose la question de savoir comment un pays qui a plus de 1.000 partis politiques et plus de 20.000 églises peut se développer et combattre la misère de la population ? Il propose au gouvernement la fusion de certains partis politiques et églises pour remettre de l'ordre dans ce domaine en consultant certaines têtes pensantes du pays", a-t-il déclaré.
Dans la foulée, l'archevêque et docteur Léonard Matebwe Lambalamba s'est dit indigné des propos prononcés par monseigneur Donatien Nshole sur "l'éventualité d'un coup d'État par un leader courageux". Pour le président général de l'OSEC, ces propos sont "attentatoires à la sûreté de l'État".
"En outre, l'OSEC a appris avec indignation que monseigneur Donatien Nshole aurait prononcé des propos belliqueux, attentatoires à la sûreté de l'État et de nature à renverser l'ordre constitutionnel demandant à tout leader courageux de faire un coup d'État au cas où la CENI ne va pas confirmer les résultats des élections qui seront concoctés dans les laboratoires de la CENCO", a-t-il poursuivi.
D'après l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, si ces propos de monseigneur Donatien Nshole de la CENCO étaient déclarés à l'époque de l'ancien chef de l'Etat Mobutu, l'auteur de ces déclarations serait déjà en prison pour s'expliquer à la Justice congolaise.
Le président général de l'OSEC a souligné que la CENCO ne puisse pas profiter du caractère pacifique du président Félix Tshisekedi pour semer le chaos, embraser tout le pays et renverser l'ordre constitutionnel. Pour lui, "jamais un homme de Dieu n'a tenu un tel discours sur la planète".
Au cas où la CENCO pourrait continuer dans cette démarche, l'Ordre supérieur épiscopal du Congo n'écarte pas l'idée de la traduire en Justice.
"Craignant d'être considéré tous (hommes de Dieu, évêques) comme fauteurs de troubles, l'OSEC met l'auteur de ces propos en garde et promet de le traduire en justice en cas de récidive et prend à témoin toute la communauté tant nationale qu'internationale de le considérer comme responsable de tout éventuel bain de sang ou soulèvement populaire avant, pendant et après les élections de décembre 2023", a-t-il prévenu.
Et de poursuivre : "Par ailleurs, l'OSEC invite tous les leaders des confessions religieuses et les acteurs politiques à véhiculer un message d'amour, de paix, d'unité, de cohésion nationale et de se désolidariser de tous et le chaos dans les officines macabres. Car le Congo saigne et les congolais sont fatigués".
Dans la conclusion de sa déclaration, le président général de l'OSEC, l'archevêque et docteur Sa Grâce Léonard Matebwe Lambalamba a demandé à la CENCO de "changer sa stratégie étant donné que sa politique de déstabilisation, de chaos et de troubles commencée depuis l'époque coloniale avec la trilogie n'a pas marchée".
Dans une émission sur la radio Top Congo FM de Kinshasa, monseigneur Donatien Nshole avait exprimé sa crainte concernant une probable révolution "qui n’attendra qu’un leader courageux, si la Commission électorale nationale indépendante ne comprend pas la pertinence des propositions lui formulées par les évêques membres de la CENCO".
Patient Lukusa, à Lubumbashi