RDC : Lancement du projet de plaidoyer politique et de communication pour l'élimination de la maladie du sommeil d'ici 2030

Mardi 10 octobre 2023 - 15:29
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La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée depuis de nombreuses années à un défi majeur de santé publique : la trypanosomiase humaine africaine (THA), également connue sous le nom de maladie du sommeil. 

Une étape vers son élimination a été franchie ce mardi 10 octobre 2023, avec le lancement du projet de plaidoyer politique et de communication en faveur de la lutte contre la THA. Présenté au siège du programme national de lutte contre la THA (PNLTHA) à Kinshasa devant ses partenaires, ce projet, financé par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, sera mis en œuvre par la Coordination nationale de renforcement du système communautaire (CNRSC) sur les trois prochaines années.

L'objectif général est de renforcer l'appropriation et le leadership des décideurs dans la lutte contre la THA, dans un contexte où le nombre de cas diminue progressivement en RDC. En se concentrant sur trois provinces endémiques (Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe), le projet vise à intensifier les efforts dans ces régions et à créer des conditions propices à l'élimination de cette maladie dévastatrice à l'horizon 2030. 

« Nous avons repris ce projet d'une organisation internationale, PATH, étant donné qu'elle a déjà réalisé des progrès significatifs et obtenu un certain nombre de résultats. Plutôt que d'abandonner ces acquis, notre objectif est de les consolider avant d'étendre nos actions. Il est nécessaire de consolider les résultats atteints par PATH dans le Grand Bandundu avant de poursuivre, car si nous les négligeons, cela pourrait nous contraindre à recommencer à zéro. Ce projet a une durée de 3 ans, mais le contrat prévoit une possibilité d'extension. L'objectif principal de ce projet est d'éliminer la maladie du sommeil d'ici 2030. Au fur et à mesure de notre progression, nous pourrons envisager cette extension afin de nous donner plus de temps pour atteindre cet objectif », a déclaré le Dr Christian Luzombe Fini, directeur exécutif de la CNRSC.

Au cours des trois prochaines années, la CNRSC déploiera d'importants efforts en matière de communication pour informer, éduquer et sensibiliser la population sur les mesures de prévention, le diagnostic précoce et le traitement de la THA. Des campagnes de sensibilisation efficaces et adaptées seront menées, en utilisant divers canaux de communication, tels que les médias traditionnels, les technologies de l'information et de la communication, ainsi que les réseaux communautaires existants. Ce projet mettra l'accent sur les nouvelles approches de dépistage et de traitement. 

Des activités telles que l'organisation de journées nationales de lutte contre la THA à Kinshasa et dans d'autres provinces, la tenue d'ateliers consultatifs pour partager les preuves, les progrès et les meilleures pratiques en matière d'élimination de la THA, ainsi que des sessions de renforcement des capacités des leaders communautaires en plaidoyer et communication sont prévues. Le projet prévoit également la production et la diffusion de spots radio et d'émissions interactives dans les langues locales, ainsi que la revitalisation des groupes thématiques THA pour une plus grande efficacité dans la coordination des actions.

Une approche participative sera également adoptée, visant à renforcer la participation des communautés touchées dans le dépistage actif et passif de la maladie. Cette approche se concentrera sur les zones de forte transmission et de faible participation, qui seront identifiées de manière concertée avec des partenaires tels que l’Institut belge de médecine tropicale Anvers (IMT), DNDi (fondation de droit suisse engagé dans des traitements nouveaux contre les maladies les plus négligées) et d'autres acteurs clés du PNLTHA.

« La CNRSC a mis en place un mécanisme de communication qui touchera toutes les provinces de notre pays, en plus des provinces cibles. La CNRSC est opérationnelle dans les 26 provinces, les 500 zones de santé et plus de 6000 aires de santé. Toutes les populations congolaises recevront des informations sur l'existence de cette maladie, ses dangers, ainsi que les mesures préventives à prendre et la prise en charge », a souligné le Dr Luzombe. 

Lors de son discours le 30 janvier de cette année pour célébrer la 5ème journée nationale de lutte contre la THA, Jean-Jacques Mbungani, alors ministre de la Santé, a affirmé que la RDC, pays le plus touché en Afrique et dans le monde, a connu une nette baisse du nombre de cas au cours des 10 dernières années. En effet, le nombre de cas est passé de 6000 à 510 entre 2012 et 2022.

Merveil Molo