L’école régionale de l’eau de l’Université de Kinshasa a organisé le jeudi 25 janvier un atelier au cours duquel elle a fait la restitution des résultats des investigations préliminaires qu’elle a réalisées sur les inondations qui frappent actuellement plusieurs provinces en RDC, en particulier la ville de Kinshasa.
A l’issue de ces investigations, cette école qui est une une branche du Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo (CRREBaC) a élaboré un plan d’action opérationnel pour la gestion des inondations. Ce plan d’action comprend 11 grands points dont voici:
-Mettre en place un programme de prévision des inondations et un système d'alerte précoce;
-Elaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des sous-bassins versants;
-Identifier et cartographier les zones exposées aux inondations afin d'orienter l'aménagement;
-Délimiter les périmètres de sécurité autour des zones exposées aux inondations;
-Identifier et cartographier les zones de recharge;
-Elaborer et mettre en œuvre un plan de reforestation des bassins versants dégradés;
-Redynamiser et opérationnaliser les structures ayant en charge le suivi hydrologique et météorologique du bassin du Congo;
-Elaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des risques sanitaires liés aux inondations;
-Elaborer la loi sur la protection des périmètres de sécurité et des zones de recharge;
-Mettre en place un programme de renforcement de la résilience socioéconomique des communautés touchées par les inondations;
-Renforcer la coopération avec les pays riverains partageant le bassin du fleuve Congo pour une approche régionale de gestion des risques d'inondation.
Pour le directeur de cette école, le professeur Raphael Tshimanga, il est possible de limiter les dégâts des inondations.
« Faudra-t-il que nous continuons chaque année à pleurer nos morts? La réponse est non. Nous devons nous investir pour protéger la vie humaine et les investissements. Cela est possible(…). Nous devons considérer les inondations comme un excès d’eau qui peut être rentabilisé dans la perspective de gestion durable des ressources en eau. Pour cela, nous devons avoir un plan de gestion des bassins versants. Ça peut permettre de gérer une grande quantité en amont au lieu que tout le volume se dirige vers Kinshasa pour y causer des dégâts comme c’est le cas présentement », a-t-il dit.
De son côté, le recteur de l’université de Kinshasa, le professeur Jean-Marie Kayembe, a promis de faire parvenir aux décideurs les recommandations de ce plan.
« Nos recommandations ne seront pas gardées dans le tiroir. Nous allons tout faire pour que le message parvienne à qui de droit. Nous avons la chance d’avoir d’ici là nous un nouveau parlement et un nouveau gouvernement. L’université va tout faire pour que ces recommandations scientifiques qui touchent la vie de toute la population parviennent aux décideurs », a-t-il promis.
Notons que les invités à cet atelier étaient en majorité des scientifiques, des techniciens des services publics impliqués dans la gestion des eaux, entre autres la Régie des voix fluviales, la METTELSAT, la force navale de l’armée et la direction de la protection civile du ministère de l’intérieur, ainsi que Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS).
Bienfait Luganywa