Lutte contre la maladie du sommeil : De 2012 à 2023, le nombre de cas a chuté de 6000 à 394 (Min. Santé)

Lundi 26 février 2024 - 21:32
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Les efforts déployés par le gouvernement congolais et ses partenaires dans la lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA), communément appelée maladie du sommeil, portent leurs fruits en République Démocratique du Congo. Le pays, le plus touché en Afrique et dans le monde, a vu le nombre de cas diminuer de manière significative, passant de 6000 en 2012 à 394 en 2023.

Lors de la célébration de la 6e Journée nationale de lutte contre la THA ce lundi 26 février 2024 à Kinshasa, sous le thème : « Unir, Innover, Agir et Éliminer », le vice-ministre de la Santé publique, Serge Emmanuel Holenn, a souligné l'importance de ces progrès.

« Les actions entreprises ont été prometteuses pour la réduction des cas, passant de 6000 à 394 de 2012 à 2023. Il faut souligner que les résultats et les avancées sont spectaculaires, mais la volonté d'éliminer cette pandémie reste l'objectif principal. Ainsi, nous invitons nos compatriotes à fournir plus d’efforts à chaque niveau, chacun en ce qui le concerne (prestataires, population, autorités politico-administratives, partenaires techniques et financiers) afin de porter haut les efforts conjugués et multiplier les stratégies idoines en vue d’infléchir encore les tendances pour qu'en 2030, la THA soit éliminée en RDC », a-t-il déclaré, tout en sensibilisant contre tout relâchement en vue d'arriver à l'élimination de cette maladie d'ici 2030, conformément aux objectifs fixés par l'OMS.

Le directeur de l'Institut national de recherche biomédicale (INRB), le docteur Jean-Jacques Muyembe, a rappelé l'importance de maintenir la vigilance malgré la baisse des cas. Il a annoncé la mise en place de laboratoires provinciaux de référence équipés pour réaliser des tests de qualité, facilitant ainsi la détection et le traitement des rares cas restants.

« Dans le meilleur des cas, ces tests doivent s’exécuter le plus proche possible du patient, ce qui permettra d’éviter le délai du rendu des résultats d’une part et d’accélérer la prise en charge du patient d’autre part. À cet effet, l’INRB, avec le concours de ses partenaires, notamment l’IMT, s'active à mettre en place des laboratoires provinciaux de référence qui vont travailler en réseau avec des laboratoires nationaux de référence pour la THA. Ces laboratoires provinciaux de référence seront dotés d'équipements sophistiqués leur permettant de réaliser des tests moléculaires et épidémiologiques de qualité dans les mêmes conditions que l’INRB. Ces laboratoires seront soumis à un contrôle de qualité au niveau national qui sera assuré par l’INRB pour garantir la fiabilité des résultats. Le premier laboratoire de ce type, pour lequel les travaux sont suffisamment avancés, sera celui de Mbuji-Mayi », a-t-il indiqué.

Pour sa part, Inge Cauwenberg, représentante de l'Institut de médecine tropicale (IMT) à Anvers, s'est réjouie de cette avancée qui augure une « victoire en vue pour le peuple congolais pour qui cette maladie persistante a été une menace sociale et économique depuis des décennies ».

C'était également l'occasion pour le directeur exécutif du CNRSC ASBL, Christian Luzombe, de mettre en lumière les actions menées au cours du dernier trimestre, telles que le soutien aux réunions techniques trimestrielles du groupe thématique communication THA au niveau national et l'appui aux rencontres avec les différents points focaux du Programme national de lutte contre la THA (PNLTHA).

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L'Acoziborole : un nouveau médicament aux résultats prometteurs, pourrait être disponible en 2026

L'Acoziborole, un nouveau médicament dont les essais cliniques sont toujours en cours, suscite un immense espoir dans la lutte contre la maladie du sommeil. Selon Chirac Bolanga Milemba, directeur régional de DNDi (fondation de droit suisse engagée dans le développement de nouveaux traitements contre les maladies les plus négligées), ce nouveau traitement oral à dose unique pourrait ouvrir la voie à l'élimination de la transmission de la maladie.

« Actuellement, DNDi développe un nouveau traitement oral à dose unique, l'Acoziborole, dont les résultats très prometteurs d'une étude menée en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée, publiés dans The Lancet Infectious Diseases en novembre dernier, ont démontré un taux de réussite de plus de 95% sur un échantillon de 200 patients traités. Nous sommes optimistes quant au fait que ce nouveau traitement, oral et à dose unique, ouvrira la voie à l'élimination de la transmission de la maladie », a-t-il affirmé.

Rachel Bronzan, déléguée de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, a salué l'arrivée « d'un traitement sûr, simple et très efficace »

Embrayant dans le même sens, l'ambassadrice de la Belgique en RDC, Roxane de Bilderling, a réaffirmé l'engagement de son pays dans la lutte contre la maladie du sommeil, appelant à une collaboration forte pour atteindre l'objectif de son élimination d'ici 2030.

Depuis plusieurs années, la maladie du sommeil est traitée avec le Fexinidazole, le premier médicament entièrement oral approuvé pour les deux stades de la maladie. En RDC, qui compte plus de 70% des cas dans le monde, les provinces les plus touchées sont Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe.

Merveil Molo

 

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