Alors qu’il voulait se reconvertir professionnellement en devenant sénateur, pour le compte de la province du Sud-Ubangi, l’artiste musicien Antoine Christophe Agbepa Mumba, dit Koffi Olomidé, ne réalisera pas son rêve, du moins pour cette législature. Il a jeté l’éponge le dimanche 28 avril.
Dans une vidéo qu’il a publiée ce lundi 29 avril sur ses réseaux sociaux, le patron du Quartier Latin International dénonce la séquestration des députés provinciaux par des présidents des partis politiques.
« Le dimanche 28 avril, l’assemblée provinciale dans le Sud-Ubangi s’est vidée de tous ses députés provinciaux. Tous sont séquestrés chez les présidents de certains partis politiques qui, de surcroît, exercent des fonctions dans notre pays. L’assemblée s’est donc vidée, on ne peut parler à personne », déplore-t-il.
Le roi de « Tchatcho » compare cette situation aux films westerns des années 40-70 dénonçant des shérifs américains corrompus, des hommes d'affaires sans scrupules et des politiciens véreux.
« J’avais pensé jusque-là que le sénateur était quelqu’un de digne, élu honnêtement. Il n’y a pas d’honnêteté, il n’y a pas de vote libre. Ça se passe comme dans les westerns, en Amérique. C’est une honte pour notre Nation. (…) Je me rends compte que les députés provinciaux du Sud-Ubangi, que j’avais rencontrés quand je me suis rendu à Gemena, sont des personnes dont on dompte la conscience et à qui on donne les ordres », dénonce celui qui se fait appeler Quadra Koraman.
L’auteur compositeur de « Loi » et « Affaire d’Etat » appelle ainsi la population à se lever et dire non aux résultats de ce vote car, d’après lui, c’est une honte pour le pays entier.
« Je demande à mes compatriotes de se lever contre ce simulacre de vote, cette honte pour la nation. Le Congo mérite mieux. Le Congo a besoin que, les sénateurs qui sont censés contrôler l’action du gouvernement et voter des lois le fassent librement, en âme et conscience », ajoute-t-il.
Koffi Olomide n’est pas le seul à dénoncer les actes de corruption qui entachent les élections des sénateurs et des gouverneurs dans les assemblées provinciales ce lundi 29 avril. Le procureur général près la cour de cassation, Firmin Mvonde, avait déjà demandé aux procureurs généraux provinciaux de « s’activer à contrer ces habitudes rétrogrades, a priori lors du déroulement dudit scrutin et a posteriori pour mettre l'action publique en mouvement pour des cas de corruption suspectés ou avérés ».
Bienfait Luganywa