Dossier Afri - Food : Me J-P Lumbulumbu dénonce son arrestation « arbitraire » et annonce une plainte 

Jeudi 16 mai 2024 - 10:02
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L’ancien vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu, dénonce son arrestation « arbitraire » par l’Agence nationale de renseignements (ANR). 

Au cours d’une conférence de presse, ce mercredi à Kinshasa, cet ancien député provincial a expliqué qu’il a été consulté, en tant qu’avocat, par un sujet libanais au nom de Aly Krayem pour offrir ses services. Ce dernier arrêté en novembre 2023 et conduit à la prison de Makala, a-t-il indiqué, était poursuivi pour « abus de pouvoir » par la société Afri - Food ou encore Aba - food. Au terme du jugement, son client a été régulièrement acquitté et libéré, a-t-il fait savoir.

Dans la foulée, cet avocat a souligné que son client l’a contacté pour récupérer son passeport auprès de son ancienne société. Cependant, en date du 14 mai, le directeur juridique de la société Afri - Food, Aly Mohamed, l’a fait arrêter pour qu’il explique comment son client a été libéré.

« Vous allez comprendre que lorsque j'ai fait état de cette demande avant qu'ils (agents de l’ANR, ndlr) ne me prennent, sur ordre et j'insiste parce qu'il y a des témoins, sur ordre du directeur général de Afri-Food qui a dit ceci aux agents de l'ANR et la Police : Vous le prenez, vous ne le lacherez que lorsqu'il aura donné la justification de la manière dont son client a quitté la prison et lorsqu'il aura donné l'adresse où se trouve son client. Je me suis posé la question de savoir si j'étais le directeur de la prison ou si j'étais devenu le gardien de mon client. À cet ordre là, l'exécution s'en est suivie », a-t-il révélé. 

Selon lui, il a été menotté et brutalisé par ces agents de renseignement.

« J'ai été entouré par 6 agents de l'ANR, il y en avait 4, 2 autres je ne sais pas d'où ils sont venus, qui m'ont malmené, qui m'ont menotté, j'ai été menotté, j'ai été brutalisé. On m'a imposé un traitement inhumain et dégradant, j'ai été jeté par terre, devant le bureau personnel de cette société, j'ai été jeté par la suite dans le couloir de cette société devant l'ascenseur, j'ai été jeté dans l'escalier du premier au troisième niveaux, les mains menottées. Mon pêché, premièrement, c'est d'avoir efficacement fait mon travail en plaidant pour un sujet qui avait le droit d'être libéré. S'ils ont une revendication concernant le contenu du jugement, je pense qu'il y a ce qu'on appelle l'appel, ils auraient dû faire l'appel devnat la Cour d'appel », a-t-il expliqué. 

Pour le président national du Parti libéral pour le développement (PLD), membre de l’Union sacrée de la nation, cela doit cesser en République démocratique du Congo.

« Il faut que cela cesse dans notre pays, nous sommes venus taper du point sur la table, pour dire que pareille chose ne doit plus se produire dans notre pays », a exhorté J-P Lumbulumbu. 

Par ailleurs, ce notable du Nord-Kivu a appelé les autorités nationales, principalement le président de la République, à s’impliquer pour que la protection des étrangers ne puisse pas justifier la violation des droits des congolais. 

« Évidemment, nous voulons nous adresser au président de la République, nous voulons nous adresser aux membres du gouvernement et particulièrement au ministère de l'Intérieur qui gère ce secteur, nous voulons nous adresser aux autorités judiciaires qui sont garantes des droits et libertés fondamentales des congolais afin que toutes ces autorités puissent s'impliquer pour que la protection des étrangers ne puisse pas être une justification pour la violation des droits légitimes des congolais dans leur propre pays. Oui, nous sommes d'accord qu'il faut protéger les étrangers mais cette protection spéciale qui leur est offerte ne doit pas être une justification pour que les congolais soient victimes des droits dans leur propre pays », a-t-il lancé. 

En conséquence, J-P Lumbulumbu a annoncé que son cabinet a attaqué ce « puissant financier » en justice pour notamment « arrestation arbitraire, séquestration, imputation dommageable et association des malfaiteurs ». À l’en croire, il veut éprouver l’appareil judiciaire congolais pour voir si le droit sera dit ou pas. À l’occasion, il a tenu à souligner que son arrestation n’est pas politique et n’est pas liée à la situation de l’Est de la RD-Congo.

Prince MAYIRO