DRC Mining Week : Cyril Mutombo, directeur pays de Barrick Gold encourage à investir dans l'exploration minière

Mardi 18 juin 2024 - 10:49
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Cyril Mutombo, directeur pays de Barrick Gold a encouragé les actionnaires et participants à la 19e édition de la DRC Mining Week à investir dans l'exploration minière pour une diversification de l'économie dans le but de mettre en place des efforts pour rallonger son impact sur les populations congolaises.

Le directeur pays de Barrick Gold l'a dit le vendredi 14 juin 2024 lors d'un panel sur "la diversification et l'expansion de l'industrie minière : stimuler la production locale". Cyril Mutombo a précisé qu'avec la diversification de l'économie, il y aura des réflexions sur comment les produits de l'extraction minière auront un impact sur la population.

Prenant l'exemple de la mine de Kibali, le directeur pays de Barrick Gold a remarqué qu'au niveau de l'extraction, cette mine contribue énormément à l'économie nationale de la RDC avec une part importante dans les infrastructures routières.

Pour faire face à la distance entre les matières premières de l'industrie dont les produits finaux comme le lithium, le cobalt, le cuivre, le diamant… et le produit final de l'industrie notamment des câbles, des batteries, des téléphones, des bijoux…, le directeur pays de Barrick Gold, Cyril Mutombo, a proposé 4 actions. Il s'agit de :

✓ les infrastructures de base, à savoir l'énergie. Il faut mettre en place de bonnes infrastructures de base ;

"L'énergie est très critique pour faire justement cette promotion des entreprises qui peuvent justement s'installer au pays pour faire cette transformation", a-t-il déclaré lors de cet échange.

✓ les infrastructures de transport. Ici, il s'agit de diversifier. Les routes, les avions, les trains, les bateaux, tous les moyens de transport des minerais et le rail est plus encouragé pour le Katanga ;

"Tant qu'on n'a pas ces infrastructures de base, nous aurons du mal à apprécier l'apport du secteur minier qui est déjà conducteur. Si nous réunissons à avoir cela, nous aurons un effet multiplicateur très important. Ici, nous insistons sur le rôle de l'État qui doit nous assister", a-t-il martelé.

✓ Investir dans l'exploration pour bénéficier de plus de potentialités que nous avons ;

✓ Une bonne politique incitative. Plusieurs participants à cette discussion ont suggéré par exemple la production de bijoux en or sur place.

"Si aujourd'hui, vous avez 15, 20 fabricants de bijoux à partir de métaux rares ou de l'or, plus vous avez beaucoup de personnes qui investissent, le mieux se porte l'économie", a-t-il conclu.

Un projet de la centrale solaire

Au cours de cette édition 2024 de la DRC Mining Week de Lubumbashi, l'entreprise Kibali Gold Mines, sponsor diamant de la 19ᵉ édition de la DRC Mining Week, a aussi partagé son expérience sur les solutions à mettre en place afin de résoudre la question du déficit en énergie électrique.

Jean-Paul Ilunga, ingénieur en électricité au sein de cette entreprise a expliqué, lors de la deuxième journée de la semaine minière, que la demande énergétique de la mine de Kibali est en moyenne de 43MW avec une oscillation de plus ou moins 4 WM toutes les 1,5 minute en raison du treuil du puits vertical, créant ainsi des variations de charge des générateurs. Parlant au nom de Kibali et Barrick, cet expert a donné les solutions énergétiques exploitées depuis des années par ces entreprises.

C'est ainsi que, a-t-il poursuivi, que la mine d'or a commencé son exploitation avec une centrale thermique constituée de générateurs diesels d'une capacité totale de 43 MW. Vers les années 2015, martèle-t-il, la mine a initié une transition vers les énergies vertes dans le but de réduire sa dépendance aux générateurs ainsi diminuer les émissions de carbone.

"Les investissements ont inclu la Centrale hydroélectrique Nzoro 2 avec une capacité de 22 MW en 2015. A mi-2016, la Centrale hydroélectrique Ambarau avec une capacité de 10,3 MW. Aussi, la Centrale hydroélectrique Azambi avec 10,1 MW en fin 2018", a-t-il précisé.

Par ailleurs, Kibali Gold Mines a aussi réfléchi sur une solution pour pouvoir stabiliser le réseau, et cela, à travers un système de stockage d'énergie par batteries, souligne l'ingénieur Jean-Paul Ilunga, qui a été mis en place absorbant ainsi les pics de demande négative et ont fourni de l'énergie lors des pics positifs malgré le maintien de la charge des générateurs stable. Cette utilisation de l'énergie verte a eu un impact direct dans la diminution du nombre de générateurs et maximiser la production hydro et, par conséquent, réduire le coût des énergies.

Dans la foulée, selon l'entreprise Kibali, parmi d'autres solutions mises en place pour la préservation de l'environnement, il y a ce projet de la mine sœur de Barrick au Mali. Jean-Paul Ilunga a rappelé qu'un système de stockage par batterie avait vu le jour. 

Le lancement des études de faisabilité avait commencé en 2020 avec un choix optimal de la Centrale solaire de 19 MWH, 16 \W énergie, avec 15 MW/30 MWh de système de stockage d'énergie par batterie. C'est ainsi que, rappelle-t-il, la mise en œuvre du projet est intervenue en février 2024 sur le site de la Centrale hydroélectrique Ambarau sur une surface de 42 hectares. D'ici une année, ce projet sera mis au service.

Parmi d'autres avantages cités par cet ingénieur de ce projet de la Centrale solaire, il y a le développement d'un modèle énergétique pour les prévisions sur 10 ans, le retour sur investissement en 6 ans avec un taux de rentabilité interne de 21%.

Kibali Gold Mines compte atteindre 100% d'énergies vertes en investissant dans les infrastructures énergétiques innovantes et d'autres projets à venir dont celui d'hydrogène avec pour objectif de produire de l'hydrogène dans le but d'améliorer le rendement des générateurs et réduire ainsi la consommation de carburant de 10 à 12%, la mise à niveau de la centrale Nzoro 1 avec une augmentation de 600KW à 4 MW pour une production responsable. 

D'autres projets sont celui du bassin de stockage d'eau pour la centrale Nzoro 2 pour augmenter la production énergétique pendant la saison sèche dans le but d'améliorer la disponibilité de l'énergie renouvelable dans une année.

Durant trois jours, les experts venus du monde des mines, de l'économie, des finances, des politiques ont réfléchi sur une exploitation responsable et le développement durable des populations de la République démocratique du Congo à la 19ᵉ édition de la DRC Mining Week.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

 

 

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