Crise sécuritaire dans l'est : La RDC compte environ 7,3 millions de déplacés (Bruno Lemarquis)

Vendredi 5 juillet 2024 - 09:07
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Depuis deux ans, la situation sécuritaire dans l'est de la RDC s'est fortement dégradée, avec la résurgence du groupe armé M23 qui a étendu son contrôle sur plusieurs territoires, entraînant des déplacements massifs de populations. Les activités des ADF au nord du Nord-Kivu et l'instabilité en Ituri, notamment dans le territoire de Djugu avec l'activisme de CODECO, ont également contribué à aggraver la crise. Ces conflits ont provoqué un afflux constant de nouveaux déplacés, portant le nombre total à près de 7,3 millions.

Face à cette situation, Bruno Lemarquis, Coordonnateur résident du système des Nations Unies et coordonnateur des opérations humanitaires, lors de sa rencontre avec la première ministre Judith Suminwa, ce jeudi 4 juillet 2024, a lancé un appel à la communauté internationale, soulignant le besoin crucial de financement pour répondre aux besoins humanitaires en RDC.

« Il y a énormément de groupes armés et les besoins humanitaires en RDC sont énormes. Depuis deux ans, il y a une dégradation de la situation sécuritaire, notamment en raison de la résurgence du M23 qui a pris le contrôle de plusieurs territoires, entraînant des déplacements massifs de populations. Il y a également l'activisme des ADF, surtout au nord du Nord-Kivu. La situation en Ituri connaît également une recrudescence des combats, notamment dans le territoire de Djugu avec l'activisme de CODECO. Récemment, il y a eu de nombreux nouveaux déplacés. La RDC a maintenant à peu près 7,3 millions de déplacés, ce qui est gigantesque. En termes de pourcentage, cela est plus parlant : 40 % de la population de l'Ituri est déplacée, plus de 30 % de la population du Nord-Kivu est déplacée, et plus de 20 % de la population du Sud-Kivu est déplacée. On espère vraiment que les solutions politiques et les processus en cours porteront leurs fruits, car c'est véritablement la condition sine qua non pour permettre aux gens de retourner chez eux », a affirmé B. Lemarquis.

Selon lui, sur les 2,6 milliards de dollars nécessaires pour le plan de réponse humanitaire, seulement un quart a été financé à ce jour, laissant des milliers de personnes déplacées vivre dans des conditions de grande précarité.

« J'en profite également pour lancer un appel à la communauté des donateurs, puisque les besoins humanitaires sont gigantesques. Les besoins financiers pour faire face à cette crise humanitaire sont également gigantesques. Le plan de réponse humanitaire, à l’heure d’aujourd’hui, s’élève 2,6 milliards de dollars, mais seulement un quart de cette somme a été financé. Cela signifie que la réponse humanitaire pour les personnes déplacées, vivant dans des conditions de grande précarité, est insuffisante. On remercie tous les efforts qui sont faits par nos partenaires, mais ce n’est simplement pas suffisant. Il suffit de se rendre dans l'est de la RDC et dans les sites de déplacés pour constater que la réponse n’est pas adéquate », a indiqué le coordonnateur résident du système des Nations Unies et coordonnateur des opérations humanitaires.

L'Union européenne (UE) prévoit de débloquer 35 millions d'euros pour soutenir les efforts du gouvernement congolais en vue de résoudre la crise humanitaire. Cette annonce a été faite par une délégation de l'Union européenne (UE) conduite par Janez Lenarčič, commissaire chargé de la gestion des crises, le lundi 17 juin dernier, à l'issue d'une rencontre avec le président de la République, Félix Tshisekedi.

« Je suis venu dans votre pays pour exprimer ma solidarité et le soutien de l’UE au peuple congolais, notamment à ceux qui souffrent dans l’est du pays. L’UE va continuer à fournir de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin. L’année dernière, nous avions débloqué 100 millions d’euros. Cette année, nous avons commencé avec 64 millions d’euros et j’ai décidé de demander à nos autorités budgétaires d’approuver un renforcement de 35 millions d’euros parce que la situation humanitaire s’est dégradée », avait déclaré Janez Lenarčič.

Merveil Molo