Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a tenu sa 11ᵉ audience, ce lundi 29 juillet 2024, à la prison militaire de Ndolo, dans l'affaire de tentative du coup d'État du 19 mai en République démocratique du Congo.
Trois prévenus ont été auditionnés au cours de cette audience, parmi lesquels Albert Malanda Vangila, considéré comme la personne qui est allée récupérer les tenues militaires du mouvement New Zaïre, au poste frontalier de Lufu, en provenance d'Angola.
Interrogé à ce sujet, le prévenu a reconnu être envoyé à Lufu prendre des colis par Aboubacar, l'un des bras droit de Christian Malanga, tué lors de l'opération chez Vital Kamerhe, alors ministre de l'Economie nationale.
Albert Malanda Vangila a cependant affirmé ne pas être au courant du contenu de ces colis ni du projet subversif de Christian Malanga. Il a en outre reconnu avoir transféré ces colis à Kinshasa via un conducteur de transport en commun.
Habitant de la ville de Matadi, dans la province du Kongo Central, Albert Malanda Vangila dit avoir été recruté au mouvement New Zaïre à travers un cousin à lui qui vit en Europe. À son recrutement, a-t-il rapporté, on lui a appris qu'il s'agissait d'une ONG initiée par le président de la République et destinée à former et à donner de l'emploi aux jeunes.
En réaction, l'officier du ministère public a rejeté toutes ces allégations. Il a affirmé que le prévenu a agi en toute connaissance de cause. A l'en croire, Albert Malanda Vangila est allé récupérer ces colis un mois avant l'opération et savait bien qu'ils contenaient les tenues militaires. Il est même allé chercher les autres prévenus pour les transporter à Kinshasa, a soutenu l'organe de la Loi.
"Albert Malanda est un intellectuel. Comment expliquer qu'un licencié comme lui peut-être être recruté dans une ONG sans avoir vu un seul document de cette ONG ? Ce sont des mensonges, M. le président. Albert Malanda fait partie des premières personnes recrutées par Christian Malanga. Il était bien au courant de cette opération de coup d'État. C'est lui qui est allé récupérer les tenues du mouvement New Zaïre à Lufu. C'est donc un élément clé dans l'équipe de Malanga", a déclaré l'officier du ministère public, brandissant les déclarations faites par le prévenu lors de l'instruction prejuridictionnnelle.
Le tribunal a aussi interrogé à cette audience, le prévenu Kabamba Lofo Jonathan, un conducteur de motocyclette recruté aussi à Matadi personnellement par Aboubacar. Comme son prédécesseur, il a affirmé que son recruteur lui a dit qu'il s'agissait d'une ONG pour le développement.
Le troisième et dernier prévenu auditionné au cours de cette audience est Mpaka Tati Thomas, lui aussi recruté à Matadi. Il a allégué aussi être berné au départ par ses recruteurs qui lui ont parlé d'une ONG. Aux questions sur l'activisme manifesté au Palais de la nation tel que le montrent les vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux, il a répondu avoir agi par contrainte.
Le président du Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a bouclé cette audience en renvoyant la cause au vendredi 26 juillet prochain pour la poursuite de l'audition d'autres prévenus.
Rappelons que sont poursuivies dans cette affaire 51 personnes accusées d'avoir tenté le coup d'État en RDC la nuit du 18 au 19 mai 2024. Avant de se diriger au Palais de la nation où ils ont descendu le drapeau national pour y hisser celui du mouvement New Zaïre, les assaillants ont fait une descente à la résidence de Vital Kamerhe, alors ministre de l'Economie nationale.
Le ministère public poursuit ces présumés assaillants pour plusieurs infractions, à savoir, le terrorisme, la détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme
ODN