Le procès contre les membres du mouvement terroriste Alliance Fleuve Congo (AFC) touche à sa fin. Dans leurs conclusions à l'audience de ce lundi 29 juillet 2024, les avocats de la partie civile République démocratique du Congo ont exigé un milliard USD à titre de réparation des préjudices subis par le pays.
"En guise de répartition civile, la République demande un milliard USD en notre monnaie nationale", a déclaré Me Matadi Wamba après avoir démontré les préjudices tant moraux que matériels que le pays subit depuis plusieurs décennies à la suite de la guerre lui imposée dans sa partie Est par les groupes armés appuyés par le Rwanda.
En termes de préjudices matériels, cet avocat a cité des millions de Congolais tués, des écoles et maisons détruites, des femmes violées et bien d'autres dégâts à forte conséquence sociale.
Pour Me Matadi Wamba, le plus grand préjudice subi par la RDC est d'ordre moral : "L'honneur et l'image de la RDC souffrent énormément des actes dont vous êtes saisis messieurs les juges. Le préjudice est surtout moral".
Revenant sur les arguments du prévenu Eric Nkuba qui a justifié la création de l'AFC par la misère sociale et la mauvaise gouvernance, l'ancien bâtonnier national a souligné qu'en droit pénal, le mobile ne compte pas. Il a rappelé que rien ne peut justifier un acte infractionnel réprimé par loi.
Au prévenu Nkangya Nyamacho alias Microbe qui a motivé son adhésion à l'AFC par la discrimination dont seraient victimes certaines communautés en RDC, Me Matadi Wamba a répondu en brandissant un palmarès des années 60 de l'Université Lovanium, actuelle université de Kinshasa, où on retrouve des ressortissants rwandais qui y ont étudié et été même par la suite nommés à des postes importants dans le pays.
Parlant de la paupérisation de la population congolaise évoquée par l'un des prévenus, le bâtonnier a démontré, références scientifiques à l'appui, que l'origine de cette situation est le Rwanda. Il a conclu en démontrant que Paul Kagame est un dirigeant sadique qui n'a aucune leçon à donner à la RDC.
Selon les juges, les avocats de la partie civile République démocratique du Congo ont 48 heures pour deposer leurs notes de conclusion afin de permettre à la Cour de préparer ses arrêts qui vont intervenir dans le délai légal.
ODN