Le procès sur la tentative du coup d'État se poursuit ce lundi 29 juillet 2024 à la prison militaire de Ndolo devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe.
Les juges vont poursuivre avec l'audition des renseignants. À l'audience du vendredi 26 juillet dernier, le commissaire adjoint Mukengeshay, l'un des policiers qui ont assisté à la scène de l'attaque de la résidence de Vital Kamerhe, le 19 mai dernier, a comparu à titre de renseignant.
Rapportant la scène de cette attaque, il a affirmé avoir été menotté par le prévenu Youssouf lors de cette attaque. Il rapporte que Christian Malanga lui a dit que Félix Tshisekedi n'était plus président, en le menaçant de lui montrer où se trouvait Vital Kamerhe.
"Nous étions 3 h. Je m'apprêtais à me laver lorsque j'ai vu trois drôles surplomber la parcelle. J'ai cru que c'était des abeilles avant de me rendre compte qu'il s'agissait des drones. Quelques minutes après, j'ai vu plusieurs jeeps arriver sur l'avenue. Du coup, j'ai vu un rayon laser sur ma poitrine. Un monsieur m'a braqué. C'est après que j'ai su qu'il s'appelait Christian Malanga. Quand il m'a pointé, j'ai vu Youssouf et un autre venir vers moi et m'a menotté. Il a pris mes téléphones, mon arme et tout ce que j'avais. On a aussi menotté certains de mes éléments", a rapporté le commissaire Mukengeshay.
Selon lui, la bande de Christian Malanga a accédé dans la résidence de Vital Kamerhe en cassant le portail par la marche arrière d'une jeep Fortuner. Une fois à l'intérieur, ils se sont mis à tirer beaucoup de balles dans la résidence de Vital Kamerhe, ayant occasionné la mort de deux policiers et d'un assaillant.
"Christian Malanga m'a demandé où se trouve Vital Kamerhe. Tu ne sais pas que votre gouvernement est tombé. Tshisekedi n'est plus président. Je lui ai dit que je venais d'arriver et que je ne sais pas si le président Kamerhe a passé nuit ici ou pas. Entre temps, un élément à moi a fui dans la parcelle et a éteint la lumière. Ils ont tué deux de mes éléments. Après avoir tout détruit en tirant dans tous les sens, ces assaillants ont pris une jeep de la Police et sont partis", a ajouté le commissaire adjoint Mukengeshay.
À la question des juges, il a confirmé que Vital Kamerhe était dans la maison avec sa femme. Répondant à une question de savoir si Vital Kamerhe avait téléphoné à un des policiers pour savoir ce qui s'y passait, le commissaire adjoint Mukengeshay a affirmé ne rien savoir étant donné qu'il était menotté.
Soulignons que la comparution de ce policier avait été décidé par le Tribunal après la demande d'un avocat qui a sollicité la comparution de Vital Kamerhe et de son épouse Amida Shatur au regard des faits qu'il a rapportés sur les réseaux sociaux juste après ces événements malheureux.
Il sied de rappeler qu'au total 51 personnes sont poursuivies dans cette affaire. Ils sont accusés de sept infractions, à savoir, le terrorisme, la détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.
Ces personnes sont reprochées d'avoir tenté un coup d’État en RDC dans la matinée du 18 au 19 mai dernier. Selon le ministère public, ils ont d’abord attaqué la résidence de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, avant de s'en prendre au Palais de la Nation, siège officiel de l’institution président de la République.
ODN