RDC : L’ASADHO réclame la libération des 11 personnes en détention "illégale" dans les locaux de l'ANR

Lundi 5 août 2024 - 11:16
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Dans un communiqué publié ce lundi 5 août 2024, l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) a appelé l’Agence nationale de renseignement (ANR) à mettre fin à l’arbitraire en libérant sans délai les 11 personnes actuellement en détention dans ses locaux ou à les transférer devant une autorité judiciaire compétente.

Selon l’ASADHO, ces individus ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur le décès de José Mbemba, garde du corps du président Félix Tshisekedi, retrouvé mort en avril 2024, et n’ont accès à personne, ni le droit de voir leurs membres de famille ou de consulter un avocat.

"En date du 11 avril 2024, un des gardes du corps du président de la République, Monsieur José Mbemba, a été retrouvé mort devant le bureau de la Régideso, dans la commune de Masina, à Kinshasa. À cette occasion, plusieurs personnes ont été arrêtées pour les besoins de l’enquête. Certaines ont été interpellées le lendemain de la découverte du corps de Monsieur Mbemba, tandis que d’autres ont été arrêtées plusieurs jours plus tard dans un bistrot, dans la commune de Bandalungwa, où l’infortuné aurait regardé un match de football avant son décès. Ces personnes ont été conduites au Camp Tshatshi, où elles ont été détenues pendant quatre mois sans accès à leurs familles ni à des avocats, en violation de l’article 18 de la Constitution…", indique le communiqué.

Les 11 personnes concernées sont identifiées comme suit :

1. Monsieur Fabrice Kalonga Masangu

2. Madame Patricia Azisea

3. Monsieur Bituasila

4. Monsieur Joseph

5. Monsieur Mukalenga 1

6. Monsieur Dikivitila Ndombasi

7. Monsieur Bwana

8. Monsieur Masiala Mvulusi

9. Madame Benie Tacia

10. Monsieur Mukalenga 2

11. Monsieur Ivona Abomanga

"En date du 10 juillet 2024, ces personnes ont été transférées du cachot clandestin du Camp Tshatshi au cachot de l’ANR vers la Primature. Quatre mois après, ces personnes n’ont toujours pas été présentées à une autorité judiciaire compétente pour vérifier leurs conditions de détention, ce qui constitue une violation de l’article 18 de la Constitution…", a souligné l'ASADHO.

Cette organisation de défense des droits de l’homme déplore cette situation, qui traduit une violation systématique des droits fondamentaux, et alerte sur le fait que l’arbitraire est le lot quotidien des personnes détenues au Camp Tshatshi et à l’ANR, des lieux de détention dont le président Tshisekedi avait déjà ordonné la fermeture en 2019.

Face à cette situation alarmante, l’ASADHO demande à l'ANR de respecter la Constitution et les lois de la République en matière d’arrestation et de détention des citoyens, et de s'abstenir de tout acte de violation des droits humains reconnus aux personnes arrêtées et détenues dans ses locaux.

Cette organisation appelle également le président Tshisekedi à intervenir pour garantir le respect de la Constitution et des lois de la République en matière d’arrestation et de détention, et réclame que des mesures soient prises pour sanctionner les agents de l’ANR impliqués dans ces violations.

Merveil Molo