Rentrée scolaire 2024-2025 : La ministre de l’Éducation lance les travaux de la commission paritaire Banc Syndical- Gouvernement

Dimanche 11 août 2024 - 05:35
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La rentrée scolaire 2024-2025 est au coeur des travaux de la commission paritaire Banc syndical Éducation - Gouvernement lancés ce samedi 10 août 2024 par la ministre de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, à Bibwa, dans la partie Est de Kinshasa.

En plus de la rentrée scolaire, plusieurs autres questions sont au centre de ces travaux qui vont durer plusieurs jours. Les participants vont aussi discuter sur l'amélioration des conditions socioprofessionnelle des enseignants, du changement du statut des enseignants à celui des agents publics de l'État et de bien d'autres sujets.

Dans son mot, la ministre de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu a réaffirmé la détermination du gouvernement Suminwa de maintenir un dialogue permanent avec le syndicat des enseignants. Elle a souligné que ces travaux donnent la possibilité d'évaluer les accords passés et de baliser le chemin pour une année scolaire réussie.

« Ces assises nous donnent l'opportunité de faire le bilan des engagements passés, notamment ceux pris en mars dernier ici à Bibwa et de nous tourner vers l'avenir en préparant la rentrée scolaire 2024-2025. Le gouvernement, dans le respect des principes de partenariat étant énoncés dans la loi-cadre numéro 14/004 du 11 février 2004, s'engage à maintenir un dialogue constant avec les syndicats des enseignants. Nous sommes attentifs à vos propositions pour le bon fonctionnement de notre secteur qui a la lourde tâche de former l'enfant congolais, futur acteur du développement national et promoteur de la paix », a indiqué la ministre de l'Éducation nationale.

Elle a appelé les syndicalistes à plus de responsabilité afin de  mener des discussions constructives prenant en compte la nécessité de sauver l'année scolaire prochaine au profit des enfants Congolais.

« Je vous invite à faire preuve de responsabilité et de civisme lors des débats et échanges. Que les discussions se déroulent dans un climat serein et de confiance avec comme préoccupation principale les intérêts de ceux pour qui nous travaillons, à savoir, l'enseignant et l'enfant Congolais. Je vous remercie pour votre confiance. Je vous remercie pour votre participation. Je suis heureuse de collaborer désormais avec vous », a-t-elle indiqué.

Prenant la parole au nom de la première ministre Judith Suminwa, le vice-premier ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau a, lui aussi, souligné la nécessité pour ces assises d'aboutir vite à un compromis républicain, réaliste et contextualisé.

« J'ai l'espoir qu'au cours de ces travaux, nous allons expérimenter une nouvelle dimension. Nous avons la foi que le sursaut patriotique, la confiance mutuelle et le compromis républicain l'emporteront sur les aprioris, la méfiance et le radicalisme. Je vous invite à travailler avec amour et patriotisme dans vos analyses et recherche des pistes de solution en vue de baliser un chemin pour une rentrée scolaire 2024-2025 apaisée et par de-là accroître le niveau de l'enseignement. Ce qui est à faire, c'est de nous regarder dans les yeux et d'avoir un débat sincère, un débat franc devant aboutir à un compromis pragmatique et républicain », a-t-il plaidé.

Soulignons qu'à la fin du discours du ministre de la Fonction publique, les syndicalistes ont entonné spontanément une chanson en brandissant des cartons portant l'inscription « 500 $ ou rien ». En fait, ils exigent le paiement par le gouvernement d'un salaire minimum de 500 USD aux enseignants avant la reprise des cours dans le cadre de l'année scolaire 2024-2025.

En réponse, Jean-Pierre Lihau a rassuré que la volonté du gouvernement congolais est de valoriser la profession enseignante. Il a invité les uns et les autres au réalisme, tout en insistant sur l'importance d'un débat sincère, sans démagogie, et tenant compte des défis a auxquels le pays est confronté.

« Evitons la démagogie. Seule la vérité peut nous permettre de conclure des accords realisables et réalistes. Sachez que dans sa communication lors de la 6ème réunion du Conseil des ministres, du vendredi 19 juillet 2024, le président de la République a parlé de la prise des mesures visant l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants en RDC. Cette option est prise compte tenu du rôle non négligeable qu'ils jouent au sein de notre société et dans la perspective d'obtenir une éducation de qualité et de redorer l'image de ce noble, respectable et prestigieux métier », a-t-il indiqué.

Avant de clore son propos, Jean-Pierre Lihau a insisté sur la nécessité de discuter lors de ce forum des questions liées à la santé des enseignant, à la cantine scolaire et surtout à la carrière des enseignants. Il a affirmé que les réflexions sont en cours pour doter les enseignants du statut de l'agent public de l'État.

« Nous avons été instruits en Conseil des ministres par le chef de l'Etat en personne, moi et ma collègue de l'éducation nationale, de réfléchir à l'idée d'accorder aux enseignants le statut de l'agent public en complément de leur statut particulier. Ceci pour justement sécuriser leur carrière qui navigue à vue et vit sans certitude du lendemain. Comme vous pouvez le comprendre, ce statut entraine des défis. D'où, la nécessité de veiller à ce que les spécificités de la fonction enseignante soient prises en compte dans le cadre du statut général de la fonction publique. Une analyse plus approfondie s'avère nécessaire pour évaluer pleinement ses implications potentielles », a-t-il conclu.

Dans son intervention, le président de l'intersyndical des syndicats de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté a fustigé le non-respect par le gouvernement des engagements pris dans différents accords. Il a soutenu qu'il sera d'abord question, au cours de ces assises, d'évaluer les engagements du gouvernement avant d'aborder d'autres questions.

ODN