Uvira : Cri d’alarme des sinistrés des inondations (Communication)

Dimanche 11 août 2024 - 20:32
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Les crises humanitaires, qu'elles soient naturelles ou provoquées par l'homme, touchent chaque année des millions de personnes dans le monde. Dans le contexte de la province du Sud-Kivu et du Tanganyika en République démocratique du Congo, les récentes inondations dues à la montée des eaux du lac Tanganyika ont mis en évidence la nécessité de disposer d'instruments efficaces pour gérer cette crise de manière globale et multidisciplinaire.

Les inondations causées par la montée du niveau des eaux du lac Tanganyika ont bouleversé la vie de nombreux habitants du quartier Kilomoni dans la ville d’Uvira.

Pierre KIZA, âgé de 43 ans et père de cinq enfants, est propriétaire d’une parcelle située sur la route nationale numéro 30, qui relie la ville d’Uvira à la frontière avec la République du Burundi. Toute sa parcelle est inondée par les eaux du lac.

« Vous voyez ma maison là, elle est dans l’eau. Par manque de moyens financiers, je vis avec toute ma famille, ma femme et mes cinq enfants, au premier niveau, car le rez-de-chaussée est sous l’eau à certains endroits. Pour me déplacer, ma famille et moi utilisons une pirogue en bois. Même pour acheter quelque chose, aucun mouvement ne peut se faire sans utiliser la pirogue, c’est notre quotidien », a-t-il déclaré.

Devant cette eau, qui représente une menace pour lui et pour sa famille, Pierre KIZA n’en est pas resté là : « Chaque jour, nous vivons avec la peur au ventre, car cette eau représente non seulement une menace pour notre santé, mais aussi, et surtout, un risque de noyade pour nos jeunes enfants. »

Pour assurer la sécurité de ces enfants, Pierre assure seul le transport de sa famille à l’aide de sa pirogue en bois.

L’urgence sanitaire liée à ces inondations a conduit l’AFPDE et son partenaire financier, Action Medeor, à apporter une assistance en soins de santé primaire à 5 372 ménages à travers huit structures sanitaires de la zone de santé d’Uvira pour une durée de six mois.

Alphonse KABALA, chef de projet à l’AFPDE, a fait savoir qu’au-delà de cette assistance sanitaire, des conseils sur la manière de purifier l’eau et sur l’application de mesures d’hygiène simples, concrètes et pratiques pour rester en bonne santé et se protéger des maladies hydriques font l’objet de sensibilisations régulières menées par l’AFPDE auprès des sinistrés et d'autres membres de la communauté.

Ces actions sont accompagnées de la distribution de produits de traitement de l’eau, de la mise en place de points de chloration de l’eau à différents endroits de puisage, et de la distribution de kits hygiéniques aux filles et femmes sinistrées en âge de procréer.

Les autorités congolaises devraient réfléchir à la question des inondations et engager des actions afin non seulement d’améliorer les conditions de vie de la population, mais aussi de protéger cette population. Plusieurs infrastructures sociales et économiques, dont les écoles, les maisons d’habitation, les églises et les marchés, ont été inondées à Uvira et se trouvent encore sous l’eau. De nombreux parents sinistrés de ces inondations ne savent pas quoi faire pour la rentrée scolaire qui se profile déjà à l’horizon.