Procès coup d'État : Le réquisitoire du ministère public attendu ce lundi

Lundi 26 août 2024 - 10:26
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Comme annoncé, le réquisitoire du ministère public est attendu ce lundi 26 août 2024, dans le cadre du procès sur les assaillants du mouvement "New Zaïre" qui ont tenté le coup d'État en République démocratique du Congo le 19 mai 2024.

Si le temps le permet, après le réquisitoire de l'organe de la Loi, les avocats des parties civiles vont prendre leurs conclusions assorties des réparations civiles à titre des dommages et intérêts et ceux de défense vont prononcer leurs plaidoiries. Ainsi, les juges vont prendre l'affaire en délibéré pour le prononcé du verdict proprement dit. 

L'audience du vendredi 16 août a été celle de la clôture de l'instruction au fond de cette affaire par le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe qui statue sur ce dossier durant plus de trois mois. À ce stade, les juges de cette juridiction se sont estimés suffisamment éclairés.  

À l'audience du vendredi, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a fait comparaître les experts du Conseil National de la Cyberdefense qui ont présenté les relevés téléphoniques et fait les liens entre les prévenus à travers leurs communications téléphoniques. 

Ils ont avant tout affirmé que le prévenu Jean-Jacques Wondo était en communication avec Christian Malanga à travers une tierce person. Pour eux, cet ancien conseiller de l'AG de l'ANR a joué un rôle central dans le coup d'État avorté en RDC. 

Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir constaté qu'ils avaient un correspondant en commun entre eux. Ces experts ont aussi projeté, séance tenante, toutes les antennes de télécommunications qui ont pris en charge les communications téléphoniques de Christian Malanga, de son entrée au pays par l'Angola, jusqu'au 18 mai 2024, la veille du coup d'État avorté. 

Ils ont ensuite présenté les images des assaillants lors de l'opération au Palais de la nation. En réaction, le prévenu Jean-Jacques Wondo a crié à un rapport bidon. Il a affirmé que les services de sécurité en RDC ont fabriqué ce rapport pour le prendre en otage en République démocratique du Congo. 

Ses avocats ont fait remarquer aux juges qu'il ne s'agit que des supputations "car les experts n'ont pas réussi à établir un lien direct entre Jean-Jacques Wondo et Christian Malanga. 

Bien avant la comparution des experts, les juges ont fait venir à la barre les sentinelles et les réceptionnistes de l'hôtel Pajela où le prévenu Jean-Jacques Wondo, ancien conseiller principal de l’Administrateur Général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), était logé. 

Ils ont affirmé avoir vu Jean-Jacques Wondo au sein de cet hôtel la journée de vendredi 18 mai, donc un jour avant la tentative du coup d'État. Ils ont par ailleurs affirmé n'avoir vu que son véhicule  dans l'enceinte de cet hôtel la journée du 19 mai. 

Réagissant à ces déclarations, les avocats de Jean-Pierre Wondo ont demandé au greffier d'acter cette dernière affirmation. Ils ont rappelé que selon les accusations du ministère public, leur client, poursuivi notamment pour financement du terrorisme, avait prêté son véhicule à Christian Malanga pour des courses avant l'attaque et pour  transporter les assaillants la nuit du 19 mai. 

Après cette séquence, le Tribunal a lu le rapport médical des médecins en rapport avec sa réquisition relative au prévenu Tikimo qui présentait des signes de maladie mentale. Ce rapport confirme que ce prévenu souffre des troubles psychosomatiques et a besoin d'une prise en charge au niveau des neurologues. 

Les juges ont joint cet incident au fond en promettant de se prononcer là-dessus lors de ses jugements qui doivent intervenir après avoir épuisé cette étape de réquisitoire et de plaidoiries. 

Rappelons qu'au total, 51 personnes sont poursuivies dans cette affaire pour les infractions suivantes :  terrorisme, détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.

Elles sont accusées d'avoir tenté le coup d'État en République démocratique du Congo, la nuit du 18 au 19 mai 2024, au Palais de la Nation, siège de l'institution président de la République. Ce, après avoir attaqué la résidence de Vital Kamerhe, alors ministre de l'Économie nationale. 

ODN