Des agents de l'administration publique, femmes et hommes, ont été sensibilisés, vendredi dernier, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, à la lutte contre les violences basées sur le genre dans le milieu professionnel.
Sur initiative du Réseau des dames énarques (RDE), cette activité a bénéficié de l'appui de l'Agence belge de développement (Enabel) à travers son Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS).
Dans les présentations, les intervenants ont rappelé les différents concepts VBG et les efforts du gouvernement congolais en faveur de l'égalité du genre, mais aussi les efforts des acteurs non étatiques dans la lutte contre les VBG. Les participants à cette journée d'information ont eu droit à des témoignages des femmes de l'Administration publique qui n'ont pas hésité à exprimer les réalités souvent humiliantes qu'elles vivent au sein de l'administration publique, partant de la discrimination, de l'exclusion, des blagues inappropriées aux menaces physiques et à la violence sexuelle.
Toutes les questions de violences et de harcèlement dans l'administration pubique ont été abordées sans tabou, soulevant un débat houleux, mais constructif dans la salle. Une pièce théâtrale inspirée d'un cas réel de VBG dans l'administration publique a été présentée sous une ovation des participants, avant de se livrer au jeu de questions-réponses pour approfondir la problématique et formuler des recommandations. C'est par exemple le souhait de renforcer, si pas d'installer, les mécanismes de dénonciation des cas de VBG dans l'administration publique.
Devant la presse, la présidente du RDE, Cora Tshi-Manina, a évoqué la motivation d'organiser cette journée d'information et de sensibilisation contre les VBG.
« Déjà, les violences basées sur le genre sont d'actualité à travers le pays. Au sein de l'administration publique, il y a un organe, l'Observatoire Genre, mais aussi on s'est basée sur le fait que le 2 octobre de chaque année, on célèbre la journée internationale de la lutte contre les violences. C'est dans ce cadre que nous nous sommes associées avec l'association des anciens élèves de l'ENA (École nationale d’administration) pour organiser cette journée de sensibilisation et d'information sur la lutte contre les violences basées sur le genre au sein de l'Administration publique en partenariat avec le Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles d'Enabel », a-t-elle déclaré.
Enabel a appuyé cette activité. Le chef du Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS) à Enabel, Edouard Konan, a relevé qu'il était nécessaire de lever le voile sur la question des VBG au sein de l'administration publique.
« Cette activité est pour nous importante parce qu'elle permet d'adresser la question des violences sexuelles dans le milieu professionnel. Parce qu'il y a un silence autour de ces violences. Donc, il était important à travers cette journée d'information et de sensibilisation, de lever le voile sur cette problématique et de mener une réflexion qui permet de mettre en place des dispositifs de signalement pour les victimes et également pour sensibiliser tous les acteurs de l'État sur les conséquences liées à ces violences et la nécessité d'adopter de nouveaux comportements », a-t-il soutenu.
Le Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles mis en place par Enabel,est une contribution de la Belgique à la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo. Son objectif est de contribuer à la réduction des violences sexuelles et de leur impact à travers la transformation des comportements, la prise en charge holistique des victimes et la lutte contre l'impunité des agresseurs.
Prince Mayiro