L'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) estime qu'il est possible d'avoir un budget de 30 milliards USD en République démocratique du Congo. C'est son président du Conseil d'administration, le professeur Florimond Muteba, qui l'a dit dans une réflexion parvenue à notre rédaction.
Il estime que tout est question d'une volonté politique avérée. Pour ce militant de la bonne gouvernance, la République démocratique du Congo ne pourra avoir un tel budget que si le président Felix-Antoine Tshisekedi s'engage sincèrement dans la lutte contre la corruption.
« En République démocratique du Congo, un budget de 30 milliards USD est possible à condition que Félix Tshisekedi s'engage sincèrement dans la lutte contre la corruption, le détournement et l'impunité », a écrit le professeur Florimond Muteba.
L'ODEP pense qu'il n'existe pas eencore,à ce stade, un véritable combat contre la corruption en République démocratique du Congo. Il en veut pour preuve, le cas de l'ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui, selon lui, a détourné 80 millions USD dans le contrat d'installation de forage et lampadaire.
L'ODEP regrette que malgré cet état des choses, la justice congolaise a laissé Nicolas Kazadi sortir du territoire national. À ce jour, soutient-il, les congolais ne connaissent toujours pas l'issue de cette histoire et l'ancien argentier du pays demeure introuvable.
Cette plateforme de la société civile affirme que la justice congolaise doit amplement s'investir dans la lutte contre la corruption et l'impunité en République démocratique du Congo, en lieu et place des feintes par lesquelles, elle s'illustre.
Les révélations faites par les députés nationaux lors de l'examen du projet de loi de reddition des comptes 2023 sont autant d'éléments qui amènent l'ODEP à conclure qu'il n'y a pas encore une véritable lutte contre le cancer de la corruption en RDC.
Rappelons que le député national Christian Mwando Nsimba a démontré que 51,2 % des dépenses du Budget 2023 ont été exécutés en procédure d'urgence. Ce qui signifie que plus de la moitié des dépenses de ce budget ont été effectuées par de simples lettres, sans que les structures habilitées ne constatent l’obligation de payer, sans que le ministère du Budget ne vérifie la conformité des dossiers et l’exactitude des montants à payer.
Ces allégations ont confirmé l'expression utilisée fréquemment par l'ODEP dans ses différents rapports et communiqués, à savoir, "les individus et le temps passent, mais les mauvaises pratiques de gouvernance demeurent". Pour l'ODEP, ce sont ces actes de détournement qui sont à la base de la faible mobilisation des recettes et du vote des budgets en deçà des capacités productrices du pays.
ODN