Guerre du M23 : La médiation angolaise regrette une "violation du cessez-le-feu, qui met en péril les efforts de paix en cours"

Mardi 22 octobre 2024 - 14:34
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Le dimanche 20 octobre dernier, les rebelles du M23 ont engagé des combats contre la localité de Kalembe, en territoire de Walikale, un village stratégique donnant accès aux territoires de Lubero et Rutshuru (Nord-Kivu) et à la province de la Tshopo, par le groupement d'Oninga.

Cependant, après l'avoir conquise, les rebelles y ont été chassés, 24h après, par la coalition gouvernementale. Selon une source sur place, les Wazalendo (patriotes en swahili) du groupe Nduma défense of Congo (NDC) Rénové ont été appuyés par les soldats FARDC héliportés à Kalembe. Mais, le M23 rôde toujours dans les parages, rapporte la même source.

Énième violation du cessez-le-feu

Décrété fin juillet et entré en vigueur le dimanche 4 août dernier, le cessez-le-feu voulu par le processus de paix de Luanda a plusieurs fois été violé par les belligérants.

Des attaques sporadiques, principalement à Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu) entre rebelles et groupes locaux d'autodéfense, alliés du gouvernement, sont souvent signalées.

Alors que l'armée congolaise est longtemps restée à l'écart par respect à la méditation angolaise, le M23 a dit ne pas être concerné par le cessez-le-feu, car n'étant pas impliqué dans le processus de paix de Luanda.

Le 14 octobre, d'intenses combats ont opposé les rebelles aux Wazalendo à Mushaba et dans le centre de Kashuga, village du groupement Bashali Mukoto, obligeant des centaines de civils à fuir les entités attaquées.

Par ailleurs, le lundi 21 octobre, d'autres accrochages ont été rapportés, cette fois, entre M23 et FARDC dans la localité de Kanyamaghala, en territoire de Lubero, indique une source locale.

Condamnation angolaise

Les autorités angolaises, qui dirigent les pourparlers de paix entre Kinshasa et Kigali, ont regretté la reprise des hostilités entre parties prenantes au Nord-Kivu.

Dans un communiqué publié le lundi 21 octobre, le ministère angolais des Affaires étrangères mentionne que le régime de Luanda est "préoccupé par l'occupation de la localité de Kahembe" et soutient que ce revirement vient mettre en péril les efforts de paix fournis jusqu'ici.

"Cette action présente une violation flagrante des principes et de l'esprit des recommandations et décisions de la réunion ministérielle du 30 juillet 2024 et du cessez-le-feu convenu. Le gouvernement de la République d'Angola rejette et condamne vigoureusement cet acte hostile, qui met en péril les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit", écrit Luanda dans un communiqué consulté par 7SUR7.CD.

Mis en place depuis début 2022 à l'initiative de l'Union africaine, le processus de Luanda n'est jamais parvenu à la désescalade entre la RDC et le Rwanda, qui s'entre-accusent de soutenir le M23, pour l'un, et de collaborer avec les FDLR, pour l'autre, 2 groupes armés respectivement hostiles aux 2 États.

Isaac Kisatiro