RDC : Pour la coalition CNPAV, la plainte contre le PCA de l’ODEP est une entrave au contrôle citoyen

Vendredi 25 octobre 2024 - 23:19
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Le Président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), le professeur Florimond Muteba, fait l'objet d'une plainte introduite par Lydie Omanga, membre du  Conseil d'administration de l'Autorité de régulation de la poste et Télécommunications du Congo ( ARPTC) devant le Tribunal de paix de Kinshasa /Kasa-vubu

Dans un communiqué publié ce vendredi 25 octobre 2024, la coalition de la société civile Le Congo N'est pas à Vendre (CNPAV) qualifie cette action judiciaire d'entrave au contrôle citoyen et de stratégie d'intimidation des acteurs engagés.

« Non aux procès bâillons contre les acteurs de la société civile : La citation directe contre le Professeur Florimond Muteba, PCA de l’ODEP (Observatoire de la Dépense Publique), une entrave au contrôle citoyen et une stratégie 
d’intimidation des acteurs engagés », lit-on dans ce communiqué.

Cette plateforme rappelle que le contrôle citoyen exercé par l'ODEP et d'autres structures de la société ne constitue nullement un crime. Il s'agit, souligne le CNPAV, d'une démarche qui procède de la redevabilité et ne vise qu'à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance.

« Cette action judiciaire s'inscrit dans une stratégie visant à réduire au silence ceux qui, au nom du contrôle citoyen, demandent des comptes aux élites politiques et économiques sur leur gestion de la chose publique et activités économiques dans le pays. Le contrôle citoyen exercé par l’ODEP et d'autres acteurs de la société civile ne constitue pas un crime, mais plutôt un outil de demande de la redevabilité et de promotion de la transparence à la disposition des citoyens et des acteurs de la société civile vis-à-vis des mandataires publics », a-t-il souligné.

Pour le CNPAV, loin d'avoir des problèmes personnels avec des individus, l'ODEP, à travers ses actions de contrôle citoyen, ne cherche qu'à instaurer une culture de transparence et à inciter les organes de gestion à rendre compte de leur  gestion.

« CNPAV rappelle que les actions de contrôle citoyen de la société civile visent à renforcer la performance des institutions publiques grâce à un engagement civique et une participation active des citoyens à la gestion des affaires publiques. Ces initiatives sont cruciales pour instaurer une culture de transparence et inciter les organes de gestion à rendre compte de leur
gestion », lit-on dans le communiqué de CNPAV.

Cette coalition de la société appelle le président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi, à garantir l'exercice les droits et libertés fondamentaux des défenseurs des droits humains et des acteurs de la société civile en RDC.

« CNPAV exprime son soutien à l'ODEP et au professeur Florimond Muteba face à cette nouvelle tentative de museler les acteurs de la société civile. Nous appelons le président de la République et le gouvernement à garantir pleinement l'espace civique et l'exercice des droits et libertés fondamentaux des défenseurs des droits humains et aux acteurs de la société civile en RDC », souligne le communiqué.

Soulignons que le président du Conseil d’administration de l'ODEP est attendu le 04 novembre prochain au Tribunal de paix de Kinshasa /Kasa-vubu.

Cette invitation de justice fait suite aux révélations du professeur Florimond Muteba qui a affirmé dans une enquête que de 2021 à 2023, les 7 membres du collège dirigeant de l'ARPTC ont touché près de 18,6 millions de dollars américains.

Cette enquête de l'ODEP publiée au mois d'août dernier a soutenu que les membres du collège dirigeant de l'ARPTC se partagent 2,3 millions USD par année, soit en moyenne 340.000 USD par mois et par dirigeant. Le président du collège touche 439 471,000 USD par mois et le niveau le plus bas est de 319.321 USD, selon les chiffres de l'ODEP.

ODN

 

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