Kasaï-Central / état civil : une campagne de rattrapage lancée pour redonner l'identité à 3.300 enfants victimes de l'instabilité régionale

Lundi 28 octobre 2024 - 08:49
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Une lueur d'espoir brille enfin pour 3.300 enfants de la région du Kasaï-Central, en République démocratique du Congo (RDC). Après des années de précarité juridique et sociale, ces enfants ont enfin reçu leurs actes de naissance, un document crucial qui leur confère une identité légale et les protège contre l'apatridie.

Cette initiative, soutenue par le Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) en partenariat avec le Comité technique interinstitutionnel de lutte contre l'apatridie en RDC (CTLA), marque un tournant décisif dans la vie de ces jeunes.

La campagne de rattrapage d'enregistrement des actes de naissance, lancée à Kananga le vendredi 25 octobre 2024, a été un moment de grande émotion. Raymond Samasaka, chef de la Division provinciale de la Justice, a souligné l'importance de cette initiative.

« Faire enregistrer l'enfant à l'état civil est un devoir pour tout parent et un droit pour l'enfant. Enregistrer l'enfant à l'état civil lui permet de connaître son nom, ses références, donc son identité. Enregistrer l'enfant à l'état civil c'est lui prévenir aussi contre l'apatridie. Or, un apatride c'est une personne sans patrie. Chapeau bas au chef de bureau de HCR pour ses appuis et accompagnement », a-t-il souligné.

Le docteur Jacques Dia Gondo, chef de bureau de la sous-délégation du HCR dans le Grand Kasaï, a rappelé la détermination de leur synergie dans la prévention de l'apatridie en RDC.

« Cette cérémonie symbolique marque notre engagement, comment est notre synergie dans la prévention de l'apatridie en RDC. En collaboration avec le ministère de la Justice et garde sceau à travers le Comité technique interinstitutionnel de lutte contre l'apatridie (CTLA), le HCR a appuyé financièrement les autorités provinciales du Kasaï-Central dans la campagne de rattrapage d'enregistrement d'acte de naissance et c'est à l'état civil. Dans le cadre de la campagne de 2024, 3.300 actes de naissance (en faveur des enfants de Kananga et du territoire de Luiza) ont été établis et c'est grâce à l'appui du HCR afin de garantir une identité juridique à ces enfants, qui en étaient privés, faute de l'enregistrement à la naissance. », a-t-il dit.

Pour beaucoup, un acte de naissance n'est qu’un document administratif. Mais pour ces enfants, il représente une renaissance, la reconnaissance de leur existence par l'État congolais. Olivier Roger Tshiyoyi, retourné d'Angola et père d'un enfant qui a obtenu son acte de naissance, a exprimé sa gratitude.

« Je suis très content à ce jour. Mon enfant M qui pouvait prochainement être appelé Angolais, a connu maintenant son identité normale, il est maintenant Congolais. Je remercie le HCR, et je l'encourage à continuer de faire comme ça pour ceux qui n'en ont pas. », a-t-il dit.

Il est important de rappeler que le HCR a fourni plusieurs assistances à la population de cette région, après le conflit coutumier dû au phénomène Kamuina Nsapu. De l'assurance de rapatriement des Congolais qui s'étaient réfugiés en Angola, en passant par l'assistance aux personnes qui sont sous son mandat jusqu'à l'appui aux institutions provinciales pour l'accomplissement de différentes tâches, le HCR a joué un rôle crucial dans la reconstruction de cette région.

Alain Saveur Makoba