Désormais, les bandits urbains (Kuluna) appréhendés par la police à Kinshasa et dans d'autres villes du pays seront jugés en procédure de flagrance à travers des audiences foraines. C'est dans le cadre de cette initiative, ordonnée par le chef de l'État, que le vice-premier ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a assisté ce jeudi 31 octobre 2024 à l'ouverture de ces procès publics, à Kinshasa.
La journée a commencé à l'est de la capitale congolaise, où 36 présumés Kuluna ont été présentés devant le Tribunal de Grande Instance de Ndjili (TGI/Ndjili) pour des infractions graves, telles que l'extorsion et l'association de malfaiteurs. Par la suite, le vice-premier ministre de l'Intérieur s'est rendu dans le district du Mont-Amba, où 60 autres prévenus étaient jugés par le TGI/Matete.
S’adressant à la foule, J. Shabani a affirmé la détermination du gouvernement à mettre fin à ce fléau.
« À partir de maintenant, ces audiences foraines seront organisées régulièrement à travers toute la République. Nous allons appliquer la loi de façon très sévère », a-t-il déclaré.
Il a également lancé un appel aux parents pour qu’ils éduquent leurs enfants et les envoient à l'école afin de prévenir la criminalité, tout en encourageant la police à poursuivre la traque des bandits urbains afin qu'ils subissent la rigueur de la loi.
Le ministre d'État chargé de la Justice, Constant Mutamba, a également pris la parole lors de ces audiences. Il a souligné que les condamnés seraient envoyés purger leurs peines dans les provinces, insistant sur la nécessité de ne pas relâcher la pression sur la criminalité.
« Tout jeune qui pense avoir suffisamment de force physique pour semer le désordre doit aller travailler dans les champs. Les libérations préventives accordées aux détenus dans les différentes prisons ne constituent pas un chèque en blanc pour la criminalité. Nous ne souhaitons pas que des personnes meurent en prison, certes, mais nous ne voulons pas non plus libérer des grands criminels et des bandits qui nuisent à nos mamans et nos papas. Si tu es un Kuluna, la justice se chargera de toi et tu seras arrêté, jugé et condamné », a-t-il averti.
Cette action s'inscrit dans un cadre plus large de renforcement de la sécurité publique, suite à une instruction du chef de l'État lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 18 octobre dernier. Les autorités espèrent que ces mesures dissuaderont de manière efficace les activités criminelles et restaureront la paix dans les quartiers touchés par les actes de violence.
Merveil Molo