Justicia Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme, a recommandé, ce mardi 5 novembre 2024, au gouvernement d'accorder plus de temps aux techniciens et praticiens du droit lors des états généraux de la justice pour discuter sur les thérapies appropriées à apporter à la Justice congolaise.
Selon son communiqué de presse parvenu à 7SUR 7.CD, elle a demandé au gouvernement congolais de se poser la vraie question sur le fait que la justice congolaise soit « malade ».
«Justicia Asbl recommande au ministre de la Justice, de réajuster le tir en accordant beaucoup plus de temps aux techniciens et praticiens du droit pour discuter longuement sur les thérapies appropriées à apporter à la justice congolaise qui peine à se mettre véritablement au service de la population. Justicia Asbl demande au gouvernement congolais de se poser la vraie question, celle d’établir sa propre responsabilité sur le fait que la justice congolaise soit malade en s’interrogeant sur les causes de l’exécution insignifiante des bonnes recommandations des états généraux de la justice de 2015 et de la politique nationale de réforme de la justice congolaise 2017-2026 », a recommandé maître Timothée Mbuya, président de Justicia Asbl.
Selon lui, les maux dont souffre l’appareil judiciaire congolais sont connus de tout le monde et sont dus principalement aux salaires insuffisants du personnel judiciaire.
« Car les maux dont souffre l’appareil judiciaire sont connus de tout le monde et sont dus principalement aux salaires insuffisants du personnel judiciaire, insuffisance des frais de fonctionnement de la justice, insuffisance des juges et magistrats pour certaines juridictions, paiement des frais de justice illégaux et exorbitants, à l’impunité dont bénéficient les magistrats qui transgressent la loi avec la complicité de leurs pairs et du politique, et surtout aux incessantes interférences des pouvoirs exécutif et législatif sur le Conseil Supérieur de la Magistrature (promotion, affectation, mise en liberté et impunité des infracteurs politiciens, etc.), corruption, clientélisme et trafic d’influence. Tenir ces états généraux de la justice dans les conditions plus ou moins folkloriques équivaudrait à gaspiller inutilement le temps et les ressources financières », a-t-il déclaré.
Justicia Asbl , qui suit de près le déroulement des travaux préparatoires de ces assises, espère que l’organisation du 6 au 13 novembre 2024 de ces états généraux de la justice décidée par le gouvernement congolais, sera l’occasion où un timing assez long serait accordé aux travaux en groupes et sous-groupes pour disséquer les véritables maux qui rongent la justice congolaise.
Raphaël Kwazi