Lors de sa prise de parole ce mercredi 6 novembre 2024 à l'occasion du lancement des états généraux de la Justice, le ministre de tutelle, Constant Mutamba, a invité les participants à formuler des recommandations susceptibles de déboucher sur des réformes significatives, incluant même une révision de la Constitution.
Il a souligné que ces assises ne devraient pas être perçues comme un espace de confrontation entre les différentes parties prenantes du système judiciaire. Au contraire, il a insisté sur l'importance de ces discussions pour remettre le système judiciaire congolais sur les rails.
« Les états généraux ne sont pas un lieu de confrontation entre le ministre et les magistrats, entre les magistrats et les huissiers, entre les huissiers et les avocats, ou entre les citoyens et les magistrats. C'est plutôt un cadre de prise de conscience collective, de remise en cause systémique et systématique des pratiques que nous avons observées pendant des décennies et qui, malheureusement, ont démontré leurs limites et détruit notre système judiciaire. C'est ensemble, en travaillant main dans la main, que nous allons parvenir à redresser notre justice. Ce n'est donc pas une initiative du ministre de la Justice, encore moins du gouvernement, mais c'est une initiative collective. J'invite donc les uns et les autres à travailler de telle manière que nous puissions avoir des recommandations qui puissent déboucher sur des réformes courageuses, celles qui pourraient toucher, pourquoi pas, à la révision de la Constitution », a-t-il déclaré.
Le ministre Mutamba a également profité de l'occasion pour rappeler les diverses actions qu'il a entreprises depuis sa nomination, parmi lesquelles :
- Insaisissabilité des biens des entreprises publiques et des services publics ;
- Instauration de la caution judiciaire pour protéger les entreprises des plaintes abusives ;
- Assainissement des décisions de justice ;
- Bancarisation des frais de justice ;
- Désengorgement des maisons carcérales.
Concernant la situation pénitentiaire à la prison centrale de Makala, le ministre de la Justice a mis en avant des progrès « notables ».
« Aujourd'hui, la prison de Makala, qui constituait une épine pour le gouvernement, n'est plus un problème comme avant. Grâce à votre impulsion, nous avons pris des décisions et des mesures courageuses pour désengorger cet établissement. Aujourd'hui, il n'y a pas de mort dans la prison de Makala par étouffement », a-t-il énuméré à titre indicatif.
Ces états généraux de la Justice, qui se déroulent sous le thème : « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », se clôtureront le 13 novembre prochain. Ils sont organisés neuf ans après les assises de 2015.
Merveil Molo