La 10ᵉ édition du Forum Makutano a ouvert ses portes le mercredi 13 novembre dernier. Intervenant à une journée dédiée aux Hydrocarbures, ce jeudi 14 novembre, le ministre de tutelle, Aimé Sakombi Molendo, a présenté les réformes structurelles et stratégies ambitieuses mises en place pour attirer les investissements et maximiser les retombées économiques de ce secteur clé.
Revenant sur l'annulation des appels d'offres sur 27 blocs pétroliers, le ministre Aimé Sakombi Molendo a souligné que cette mesure n'a pas été prise à la légère. Elle vise, a-t-il martelé, à garantir une meilleure équité, transparence et efficacité dans l’attribution des licences.
« Un des défis majeurs auxquels nous avons été confrontés récemment est l’abrogation de l’appel d’offres des blocs pétroliers. Cette décision a suscité de nombreuses interrogations et préoccupations. Je tiens à vous assurer que cette mesure n’a pas été prise à la légère. Elle résulte d’une volonté de revoir et d’améliorer nos procédures pour garantir une meilleure équité, transparence et efficacité dans l’attribution des licences », a-t-il déclaré.
Réformer le système d'approvisionnement
Le ministre des Hydrocarbures a saisi cette occasion pour annoncer que son ministère envisage de lancer des appels d'offres restreints pour certains blocs stratégiques. Il a souligné que cette stratégie consiste à cibler les entreprises qui ont des capacités techniques et financières reconnues.
« Bien que les appels d’offres pour l’attribution de blocs pétroliers
n’aient pas donné les résultats escomptés, nous envisageons désormais de mettre en œuvre une stratégie d'appels d'offres restreints pour certains blocs stratégiques. Cette approche ciblée, axée sur des entreprises ayant des capacités techniques et financières reconnues, permettra de choisir des partenaires possédant une expertise solide et une réelle volonté de contribuer au développement de l’industrie pétrolière de notre pays », a-t-il précisé.
Le ministre Molendo a par ailleurs souligné que dans le but de renforcer la compétitivité des importations de produits
pétroliers, en particulier sur la voie Ouest, son ministère prévoit de réformer le système d'approvisionnement en établissant des appels d'offres pour 40 % des importations directes. Cette initiative, a-t-il, mentionné, vise non seulement à diversifier les sources
d'approvisionnement, mais aussi à optmiser les coûts et à assurer aux consommateurs un accès amélioré aux produits pétroliers.
Marquage moléculaire pour lutter contre la contrebande
Le ministre Molendo a, dans la même veine, rappelé que pour lutter efficacement contre la contrebande des produits pétroliers aux frontières, son ministère met en œuvre des solutions innovantes telles que le marquage moléculaire des produits pétroliers, le renforcement des capacités de la brigade des hydrocarbures et l'installation de scellés électroniques couplés à des plateformes informatiques de suivi.
Il a réaffirmé son ambition de diversifier l'économie et de faire des hydrocarbures un levier de développement durable pour la RDC. Le ministre Molendo a cependant reconnu que malgré les avancées réalisées, il reste encore du chemin à faire.
Il a ainsi souligné la nécessité d'adapter le cadre juridique et fiscal congolais du secteur des Hydrocarbures pour le rendre plus attrractif, avec des incitations spécifiques pouvant encourager les investissements dans l’exploration et la production.
Faire de la RDC un acteur majeur dans l’industrie pétrolière et gazière africaine
« Notre position géographique stratégique, au cœur de l’Afrique, nous confère un avantage compétitif considérable. La RDC a un potentiel immense en matière d’hydrocarbures, souvent comparé à celui de plus grands producteurs du continent. Nos réserves prouvées, couplées à une volonté politique forte, nous positionnent comme un acteur majeur dans l’industrie pétrolière et gazière africaine. Notre ambition est de diversifier notre économie et de faire des hydrocarbures un levier de développement durable pour notre pays », a-t-il martelé.
Avançant quelques statistiques, le ministre Molendo a affirmé que la production nationale de pétrole brut en RDC plafonne à environ 20.000 barils par jour, principalement dans les concessions onshore et offshore du bassin côtier, situé dans la Province du Kongo Central.
Ce qui est largement en deça des capacités réelles du pays qui dispose de plusieurs bassins sédimentaires répartis sur le territoire national renfermant des ressources prometteuses : La Cuvette centrale avec un potentiel de plus de 40 milliards de barils de pétrole et de 17 milliards de pieds cubes de gaz naturel ; le Graben Albertine avec des réserves estimées à plus de 3,5 milliards de barils ; le lac Kivu avec environ 55 milliards de mètres cubes de gaz méthane et le Graben Tanganyika présentant des roches mères propices à la génération d’hydrocarbures, avec des indices de surface confirmés et des roches réservoirs et de pièges potentiels.
ODN