Justice : Les états généraux ne doivent pas servir de béquilles à ceux qui veulent à tout prix changer la constitution (Emery Okundji)

Vendredi 15 novembre 2024 - 20:46
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Dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce jeudi 14 novembre 2024, l'ancien ministre des Postes et des Télécommunications, Emery Okundji, a dénoncé les manœuvres du pouvoir en place dans les travaux des états généraux de la justice.

À l'en croire, ces assises ne doivent pas servir de béquilles à ceux qui veulent à tout prix changer la constitution pour leurs intérêts égoïstes.

« S'agissant des états généraux de la justice, nous pensons que ces assises ne doivent pas servir de béquilles à ceux qui veulent à tout prix changer la constitution pour leurs intérêts égoïstes. C’est la raison pour laquelle, nous conseillons aux invités de ces assises d’éviter de mettre en cause l’indépendance du pouvoir judiciaire consacrée et verrouillée dans la constitution », a-t-il déclaré. 
                                                                                            Et de poursuivre : «Les états généraux de la justice devront, à notre avis se limiter, à faire l’évaluation des recommandations de ceux tenus en 2015 , tout en mettant  l’accent sur ce qui n’a pas pu marcher ».

Eu égard à ce qui précède, cet ancien ministre des Postes et des Télécommunications propose ce qui suit :

– Le pouvoir judiciaire doit être réellement indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif tel que stipulé dans la constitution (article 149, alinéa premier de la constitution);

– Le pouvoir judiciaire doit être réellement le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens (article 150, alinéa premier de la constitution);

– Dans l’exercice de leurs fonctions, les juges ne peuvent être soumis qu’à l’autorité de la loi (l'article 150 alinéa deux de la constitution). « Nous devons tous éviter de soumettre les juges à des pesanteurs variables lorsqu’ils tranchent des litiges », a-t-il dit.

– Il faut bien rémunérer les magistrats afin de les mettre à l’abri des différentes sollicitations dans l’exercice de leur fonction juridictionnelle,

– Et enfin, exercer avec rigueur le pouvoir disciplinaire sur les magistrats par le conseil supérieur de la magistrature.

« Telle est notre contribution pour faire de notre  pouvoir judiciaire un pouvoir réellement indépendant au service du peuple congolais », a renchéri Emery Okundji.

Roberto Tshahe