L'ancien gouverneur du Nord-Kivu et ministre du Commerce Extérieur Julien Paluku Kahongya a annoncé officiellement le dimanche 08 décembre 2024, son soutien au changement de la constitution qui va, selon lui, déclencher par voie de conséquence, l'avènement de la 4e République en RDC.
Dans une analyse partagée sur ses réseaux sociaux, Julien Paluku affirme que le contexte actuel se prête à la révision et/ou au changement de la constitution car depuis 1960, ni l'État fortement centralisé ( 1960 - 1997) ni l'État fortement décentralisé, moins encore le régime politique hybride (ni parlementaire, ni présidentiel), n'ont apporté des solutions aux problèmes des congolais.
Pour ce politologue congolais, au lieu de tergiverser, il est préférable d'enjamber la troisième République pour aller directement à une quatrième République, à ses yeux, porteuse d'espoir.
Pour y arriver, cet ancien gouverneur du Nord-Kivu propose que des intelligences dont "des anciens gouverneurs, anciens présidents des assemblées provinciales", anciens présidents des chambres parlementaires, des anciens premiers ministres, chefs de gouvernements et d'autres intelligences qui ont eu à exercer le pouvoir d'état à des niveaux différents depuis 1960 soient associés à cette réflexion d'ici le mois de janvier 2025 pour qu'ils donnent leur lecture de l'expérience de la gestion d'un état "afin de ne pas laisser ce travail à des néophytes qui risquent de se retrouver dans une sorte d'élucubrations conceptuelles avec le risque de pondre un texte non adapté aux réalités conceptuelles".
« Pour moi, la 4e République est l'unique voie par laquelle nous devons expérimenter notre mécanisme à travers le fédéralisme, parce que pour avoir été gouverneur du Nord-Kivu pendant 12 ans, j'ai dirigé une province d'une superficie de 59 000 Kilomètres carrés. C'est le Rwanda et le Burundi réunis, donc j'ai expérimenté que l'ex-province orientale avec une dimension de la France, autant la dimension de l'ex-Équateur avec une dimension du Portugal. Je crois que l'expérience des États-Unis avec les États déférés pourrait inspirer la nouvelle expérience de ce que j'appelle vivement la 4e République et nous ne pouvons pas avoir de la honte à nous retrouver autour de la table pour en parler puisqu'il ne faudra pas qu'on nous interdise nous congolais du 21e siècle de réfléchir sur les textes fondateurs qui doivent diriger la République que nous voulons », a dit Julien Paluku.
Et de poursuivre : « d'autres qui ont réfléchi ne sont pas plus intelligents que nous pour nous dire que nous ne devons nous retrouver que dans les schémas qu’eux ont tracés. Le président de la République n'a pas tort de faire cet appel et de dire que nous ne sommes pas moins intelligents que ce qui s'étaient retrouvés à Sun-city pour que nous aussi nous puissions définir l'avenir qui doit guider la République Démocratique du Congo ».
Le Président de la République Félix Tshisekedi a annoncé dans plusieurs de ses meetings en itinérance en provinces, son intention de mettre en place une commission qui devra réfléchir sur la constitution. À l'union sacrée, cette initiative fait l'objet d'une campagne de vulgarisation pour montrer le bien-fondé de la révision de la constitution congolaise dans le contexte actuel.
David Lupemba, à Goma