Lubumbashi : des enseignants et agents administratifs de l'ISP en grève

Vendredi 13 décembre 2024 - 00:24
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Face au non-respect des accords de Bibwa I et II par le gouvernement de la République démocratique du Congo, le personnel de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de Lubumbashi, représenté par son banc syndical, a officiellement lancé une grève générale et sèche d’une durée indéterminée. Cette décision a été rendue publique à l'issue d'une assemblée générale tenue à Lubumbashi, ce jeudi 12 décembre 2024.

Dans une déclaration solennelle lue par le professeur Jean-Paul Kafungo, vice-président de la délégation syndicale et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD, le personnel de cet institut explique que cette décision est prise après une longue période de frustration et d'attente vaine de solutions concrètes aux revendications des enseignants du secteur supérieur et universitaire.

Cependant, le banc syndical de l’ISP déplore le manque de suivi de la part du gouvernement.

"Aucun des points cruciaux repris dans ces accords n’a été honoré", a souligné le professeur Kafungo au micro tendu par 7SUR7.CD.

Face aux différents mouvements de grève annoncés à Kinshasa par le corps académique depuis le 9 décembre dernier, à  Lubumbashi, l’ISP a décidé de rejoindre officiellement ce mouvement national, réaffirmant l’urgence d’une réponse tangible à leurs revendications.

"Vu l’urgence et la nécessité, nous déclenchons à dater de ce jour une grève générale et sèche pour une durée indéterminée, tout en restant ouverts au dialogue via notre hiérarchie syndicale", a-t-il martelé.

Cette décision, bien qu’extrême, traduit l’exaspération des enseignants, confrontés à des conditions de vie et de travail de plus en plus précaires. Signés respectivement en 2022 et 2023, les accords de Bibwa I et II avaient pour but de répondre aux revendications légitimes des professionnels de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en République démocratique du Congo. Il s'agit notamment de la revalorisation des salaires ; la régularisation des paiements des arriérés ; l'amélioration des conditions de travail ; et l'octroi des primes spécifiques liées à la recherche scientifique et à la performance académique.

Ce mouvement s’inscrit dans un contexte social tendu, marqué par des revendications similaires dans d’autres secteurs. Les enseignants de l’ISP espèrent que ce cri d’alarme poussera les autorités à respecter leurs engagements et à prioriser l’éducation et la recherche scientifique, piliers du développement national.

Patient Lukusa, à Lubumbashi