
Honoré Mvula Kabala, président du parti "Force des Patriotes" (FP), a réagi à la proposition d'Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, de transformer la République Démocratique du Congo (RDC) en une fédération de cinq grandes régions.
Il considère cette proposition comme une tentative de déstabilisation politique et institutionnelle, intervenant dans un contexte où la RDC est déjà confrontée à une agression armée du M23, soutenu par le Rwanda.
"Cette proposition, aussi habillée soit-elle de formules savantes et de promesses de prospérité, résonne dans le contexte actuel comme une entreprise sournoise de déstabilisation politique et institutionnelle. Alors que notre pays est confronté à une agression armée orchestrée par le M23, avec le soutien manifeste du Rwanda, il est irresponsable de brandir aujourd’hui le fédéralisme comme solution miracle", a-t-il argumenté dans sa déclaration transmise ce mardi 15 avril 2025 à 7SUR7.CD.
Le président de la FP soupçonne une manœuvre politique visant à affaiblir l'État et à créer des pôles de pouvoir régionaux.
"Cette tentative de repositionnement politique cache mal une volonté de fragiliser davantage l’État et de créer des pôles de pouvoir régional prêts à s’émanciper. Il ne faut pas se voiler la face. Ce projet de “République Fédérale du Congo”, inspiré des anciennes divisions coloniales, réintroduit insidieusement les lignes de fracture historiques que notre peuple a toujours cherché à dépasser", a-t-il souligné.
Honoré Mvula Kabala réaffirme son attachement à la Constitution de 2006, qui consacre une République unitaire décentralisée. Pour lui, la décentralisation est le bon modèle, car elle garantit l’autonomie locale tout en maintenant l’unité du pays.
"Ce n’est pas la forme de l’État qu’il faut changer, mais le respect des institutions, le renforcement de la redevabilité et la lutte effective contre la corruption à tous les niveaux", a-t-il ajouté.
Il appelle les forces vives de la nation à rejeter cette proposition et à privilégier la cohésion nationale.
"Le peuple congolais doit rester vigilant. Le débat sur la forme de l’État ne peut se faire dans un climat de guerre et de manipulation. Il ne peut être confisqué par ceux qui, hier encore, dénonçaient toute révision constitutionnelle, et qui, aujourd’hui, veulent réécrire l’architecture même de la République sous prétexte d’efficacité régionale", a-t-il conclu.
Bob Bondo