Après plusieurs années de « léthargie », le projet de construction du Grand Inga a repris sous l'impulsion du président Félix Tshisekedi. Sa perception du développement place la construction du Grand Inga au sommet des priorités nationales.
D’après les experts du secteur, en confiant la direction générale de l'Agence pour Développement du projet Grand Inga, ADPI-RDC à Bob Mabiala, il a fait de lui la « cheville » ouvrière du projet.
En août 2023, les discussions ont repris entre ADPI- RDC et la Banque Mondiale pour la relance d’un programme d’assistance technique au projet Grand Inga. Il s’en est suivi plusieursmissions préparatoires de la Banque mondiale.
En avril 2024, lors des réunions de Printemps de la Banque mondiale, le Directeur général d’ADPI-RDC a échangé avec quatre vice-présidents de cette institution sur la nouvelle approche du projet. Il s’agit de celui en charge des infrastructures, celui en charge de la MIGA, celui en charge de la SFI et enfin celui en charge des sauvegardes sociales.
« La Banque mondiale et la République Démocratique du Congo ont conclu à une approche de développement programmatique en plusieurs phases sur 10 ans, ainsi plutôt que d’être seulement un projet de production de l’hydroélectrique, Grand Inga est un programme de développement économique durable et holistique non seulement de la République démocratique du Congo mais aussi de toute la sous région », rapporte une dépêche de la cellule de communication de l’ADPI.
À en croire cette source, dans ce contexte avec l’appui de la Banque mondiale, Inga 3 est préparée en tant que Programme de Développement d’Inga 3 (PDI 3) dont la première phase va developper deux piliers :
Pilier 1 : Soutenir le gouvernement dans la préparation d'Inga 3 pour le pays. Cela comprend diverses études techniques, financières, environnementales et sociales pour la préparation d'Inga 3 ; un dialogue multipartite ; la gestion de projet ; et des activités de renforcement des capacités.
Pilier 2 : Aider le gouvernement à préparer le pays pour Inga 3. Il s'agit notamment d'investissements dans le pays, en particulier : (i) le développement communautaire à proximité du site d'Inga 3 ; ii) le corridor de croissance allant de la côte passant par Inga et allant à Kinshasa (qui sera prolongé dans des phases ultérieures) ; et iii) le développement des compétences.
« La dernière mission d’évaluation du PDI 3, était conjointe entre la Banque mondiale et la Banque Africaine de Développement qui va cofinancer ce programme à la suite des études de faisabilité de développement optimal du site hydroélectrique Grand Inga et ses lignes d’interconnexions électriques associées (EDIRA) et du Projet d’appui au Développement du Site d’Inga et de l’Accès à l’électricité (PASEL) », indique la même source.
La négociation de financement du Programme de Développement d’Inga 3, s’est déroulée avec succès le 16 avril 2025 entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et la Banque mondiale. Il en reste son approbation par le conseil d’administration de la Banque mondiale qui pourra intervenir sous peu.
Durant la période préparatoire du programme, des réunions de consultation ont été organisées, avec la société civile du Kongo central, avec les ayants droit du site d'Inga, avec les populations du camp Kinshasa et autres personnes jadis impactées par les centrales hydroélectriques d'Inga 1 et 2 sans jamais avoir été indemnisées.
Outre le développement communautaires et l'assistance technique s'attèlera aux renforcements des compétences des jeunes au travers des activités ciblées allant jusqu'au développement d'un centre des compétences aux métiers de l'hydroélectricité. Il est temps de développer Inga 3, sous une formule qui génère des profits à la population avant même que les turbines ne commencent à tourner. Pour un Congo uni, fort et prospère, bâtissons Inga.
Christian Dimanyayi