
Le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete a tenu sa deuxième audience, ce mardi 10 juin 2025, dans le cadre du procès sur la mort du cadre du parti politique UDPS Kabasele Wampanga.
Dès l'ouverture de l'audience, le Tribunal a soumis au débat la correspondance de la partie civile qui lui a écrit pour solliciter la surséance de cette affaire, en attendant la suite de la plainte déposée au parquet général près la Cour de cassation contre le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya, accusé d'être l'auteur intellectuel de la mort de Kabasele Wampanga.
Après avoir donné la parole aux différentes parties au procès, le Tribunal a affirmé qu'il n'est nullement saisi contre Augustin Kabuya. Le président de la composition a souligné que sa juridiction n'est saisie que contre les 11 prévenus qui comparaissent dans cette affaire.
Le TGI/Matete a aussi fait remarquer qu'une affaire pendante devant une juridiction de jugement ne peut jamais être suspendue à cause d'une plainte déposée au parquet. Il a précisé qu'il n'est nullement question ici d'une litispendance, comme l'allègue la partie civile.
Notons que cette affaire a été ouverte devant le TGI/Matete ce lundi 9 juin 2025. Dès le début de l'audience, la famille de la victime s'est retirée, estimant que cette juridiction ne garantit pas les conditions d'un procès équitable.
À travers son avocat, Me Sylvain Mutombo, la famille de Kabasele Wampanga a annoncé qu'une plainte a été déposée au parquet général près la Cour de cassation contre le secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya.
« Les avocats de Wapanga, avec sa famille, ses enfants ont décidé de porter plainte devant le procureur général près la Cour de cassation. Cette plainte a été déposée bien avant l'ouverture de ce procès en flagrance et vous avez compris que tel a été cité plusieurs fois par toute la famille et avec beaucoup de preuves. Et nous avons constaté que la démarche du Tribunal ne voudra pas faire éclore la vérité et les clients ont demandé que les avocats se retirent jusqu'à ce que le PG de la Cour de cassation instruise le dossier. Ils ne veulent pas vivre un procès théâtral, comme c'était le cas avec le procès Chebeya », a-t-il déclaré.
Prenant la parole, entre deux sanglots, la femme du défunt a affirmé que le vrai commanditaire de la mort de son mari est le SG Augustin Kabuya.
Selon elle, c'est ce dernier qui a donné l'ordre aux militants, membres membres de la structure du parti Forces du progrès, de tabasser Kabasele Wampanga jusqu'à le tuer.
« Mon mari Wapanga était combattu au parti par le SG Augustin Kabuya. Ce dernier a eu déjà à enlever mon mari à minuit à la maison. Augustin Kabuya est à la base du décès de mon mari. Que la Cour de Cassation fasse son travail. Le SG a fait tuer mon mari pour l'avoir dénoncé qu'il ne gère pas convenablement le parti. On a tué mon mari parce qu'il soutenait Deo Bizibu », a-t-elle soutenu.
Kabasele Wampanga a trouvé la mort après avoir été sérieusement tabassé le week-end dernier par des jeunes de l'UDPS, se réclamant de l'une des franges en conflit au sein de cette formation politique.
Selon les dires des membres de sa famille, on lui reprochait de soutenir, Deo Bizibu, un cadre de l'UDPS qui revendique le poste de secrétaire général de ce parti, en opposition à Augustin Kabuya.
ODN