Kinshasa : des organisations de la société civile lancent un atelier sur les enjeux notamment de paix

Mercredi 11 juin 2025 - 08:57
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Des organisations de la société civile ont lancé, le mardi 10 juin 2025, à Kinshasa, un atelier de 3 jours autour des enjeux de paix, de gouvernance territoriale et de cohésion nationale.

Selon les organisateurs, il s'agit là d'écouter les préoccupations exprimées par les populations à la base, de valoriser les initiatives locales de paix et de construire un ensemble de recommandations stratégiques et opérationnelles pour une gouvernance territoriale apaisée, juste et inclusive.

À en croire les documents mis à la disposition des participants, l'objectif global de cet atelier est d'instaurer un dialogue formel structuré entre les autorités étatiques, représentées par le vice-premier ministre de l'Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, et les organisations de la société civile.

Il s'agit, a-t-on lu, de contribuer à la consolidation durable de la paix et à la stabilisation des territoires, à travers une réponse conjointe aux causes profondes des tensions et conflits communautaires, ainsi que des recommandations concrètes, inclusives et opérationnelles.

Au terme de ces travaux, il sera question d'élaborer une feuille de route conjointe, comportant des engagements clairs, un mécanisme de suivi et des indicateurs de progrès, pour assurer la mise en oeuvre progressive et concertée des recommandations issues du prochain dialogue national et inclusif.

4 exposés ont marqué ce premier jour des travaux. Norbert Yamba Yamba a entretenu l'assistance sur le thème : « gouvernance territoriale et décentralisation en temps de crise : défis, innovations et perspectives ».

Cyrille Ebotoko, directeur exécutif de la Commission justice et paix de la CENCO, a parlé du « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ».

Directeur exécutif de la structure Iconia Institute, Carbone Béni a axé son intervention sur le thème : « patriotisme et défense de la nation : Entre discours, posture et engagement concret ». Il a martelé sur la nécessité de converger les vues afin d'organiser un dialogue qui prend en compte les désidératas de la population.

« La société civile a un grand rôle à jouer en tant que structure qui accompagne le fonctionnement de l'État, à travers des propositions, des idées, mais aussi à travers le contrôle citoyen de l'action publique. Et nous nous sommes dit, il y a des initiatives louables qui ont déjà été prises, qui voudraient que nous partions dans une sorte de dialogue. Nous nous sommes dit, en prenant en compte nos responsabilités, en tant que structures de la société civile, de converger vers l'unification, la mise en commun de ces initiatives qui sont déjà prises pour, soit les améliorer, soit contribuer afin que nous ayons définitivement un dialogue. Aujourd'hui tout le monde veut du dialogue, mais sous quel format ? Nous sommes ici pour réfléchir sur des questions de paix, de cohésion et de gouvernance afin d'aboutir, dans un premier lieu, à un dialogue, mais qui prenne en considération les désidératas et positions de la population à la base. Et du fil en aiguille, nous nous positionnerons comme un groupe d'action de la société civile qui va de manière pérenne et permanente contribuer sur ces questions essentielles qui touchent à la survie de la nation », a-t-il indiqué.

Le quatrième et dernier exposé du jour a été celui du président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP), le professeur Florimond Muteba. Il a porté sur le thème : « vers un dialogue national et inclusif : une urgence pour la paix, la participation populaire et la reconstruction nationale ».

Selon lui, contrairement au dialogue proposé par la CENCO et l'ECC, qui part du sommet et au bas de l'échelle, le dialogue recommandé par la société civile part de la base au sommet. Il consiste à impliquer la population dans le diagnostic des causes structurelles à la crise qui secoue le pays depuis des décennies.

« Par rapport à la crise multidimensionnelle que nous avons, la seule voie qui nous reste, c'est de compter d'abord sur nos propres forces. Aujourd'hui, notre première force, c'est d'abord notre population. La population congolaise doit devenir le moteur, l'acteur  et le bénéficiaire de tout ce que l'on fait pour le développement. Ce que nous proposons, c'est un dialogue national et inclusif, où la participation populaire est garantie. Je pense que si ce dialogue citoyen peut être suivi d'une table ronde politique, ça sera une bonne chose. La différence avec l'approche de la CENCO et de l'ECC est que ça part du sommet, de l'élite, voire les occidentaux pour enfin aller vers la population. Dans notre approche, la population est impliquée dans le diagnostic. Il faut qu'on évite le mépris qu'on a vis-à-vis de la population », a souligné Florimond Muteba.

Ouvert le 10 juin, cet atelier va se clôturer le 12 juin. La deuxième journée des travaux sera consacrée à des interventions en groupes thématiques. Elles vont se clôturer par la remise des conclusions des groupes thématiques et la constitution d'un comité de synthèse.

ODN