RDC : en 24 ans, le Haut-Katanga a perdu 7.000 km² de forêt (FAO)

Samedi 14 juin 2025 - 14:19
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À la 20e édition de la DRC Mining Week à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, un constat alarmant a été dressé par Dominique Endamana, coordonnateur sous-programme Environnement, forêt et changement climatique à la FAO. Entre 2001 et 2023, la province du Haut-Katanga a perdu plus de 7.000 kilomètres carrés de forêts, soit l’équivalent de plus d’un million de stades de football.

Ce représentant du Fond des nations unies pour l'organisation et l'alimentation a donné ces chiffres au cours du panel consacré aux agences des nations unies dans la promotion d'une chaîne d'approvisionnement minière responsable en République démocratique du Congo le vendredi 13 juin 2025.

« Lorsqu'on entend 7.000 kilomètres carrés de forêt, ça ne dit rien à personne. Mais si on convertit en stades de football, on se rend compte qu'on a perdu plus d’un million de terrains », a-t-il expliqué, soulignant l'ampleur du phénomène.

Contrairement à certaines idées reçues, l’exploitation minière n’est responsable que d’une part minoritaire de cette déforestation.

« La part des mines représente 14 %, donc les 86 % restants sont dus à l’agriculture et à l’exploitation du bois pour la carbonisation », a précisé Dominique Endamana.

Ainsi, les pratiques agricoles extensives et la production de charbon de bois sont identifiés comme les principaux moteurs de la disparition du couvert forestier dans la région. Face à cette situation préoccupante, la FAO déploie actuellement dans la province du Haut-Katanga le projet AFR100, une initiative panafricaine visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées à l’horizon 2030. La RDC, quant à elle, s’est engagée à contribuer à hauteur de 8 millions d’hectares.

« Ce projet vise à restaurer 7.000 hectares de terres et de forêts dégradées dans le Haut-Katanga grâce au financement allemand », a annoncé Dominique Endamana.

Dans son intervention, Dominique Endamana a délivré trois messages clés pour construire une chaîne d’approvisionnement minière durable et équitable. Il y a la gestion saine des retombées minières ; la réhabilitation des sites miniers abandonnés et la valorisation du cadre légal existant.

Au-delà du constat, l’intervention de Dominique Endamana s’est voulue porteuse d’espoir, en appelant à une mobilisation multisectorielle pour inverser la tendance.

Patient Lukusa, à Lubumbashi