
Un cadre de concertation visant à contrer l'extrémisme violent a été relancé le mardi 24 juin 2025 à Beni. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet "Paix au-delà des frontières", un vaste programme régional de 18 mois mené en République démocratique du Congo (RDC) et en Ouganda. Le projet est mis en œuvre par un consortium dirigé par la Fondation Koffi Annan, en collaboration avec Pole Institute et Prospect.
Selon maître Charmant Pascal Wandambi, chef du projet chez Pole Institute, cette démarche adopte une approche d'engagement communautaire. L'objectif est de mobiliser l'ensemble des participants, qu'ils soient étatiques ou non étatiques, pour freiner la menace persistante et la propagation rapide de l'extrémisme violent, incluant l'activisme des mouvements terroristes et de leurs alliés dans les zones sensibles des deux pays.
Me. Wandambi a souligné l'importance de ce projet, qui répond à un besoin fondamental de la population : l'éradication de l'insécurité, particulièrement celle liée à l'extrémisme violent.
"Ce projet vient répondre à un besoin ressenti par la population, que ce soit au Nord-Kivu et en Ituri en RDC ou en Ouganda, c'est l'insécurité qui a une particularité, et cette particularité, c'est l'extrémisme violent. On parle des groupes terroristes comme ADF et de tout ce qu'il y a comme leurs supplétifs… L'objectif, c'est d'éradiquer cette insécurité, car c'est le plus grand besoin de la population, le besoin de la paix", a-t-il affirmé.
Maître Omar Kavota, chef d'antenne du P-DDRCS à Beni et participant actif à ce cadre de concertation, a identifié plusieurs facteurs susceptibles de favoriser l'extrémisme violent. Parmi eux, il a cité les facteurs sociopolitiques, psychologiques, idéologiques, la propagande, l'endoctrinement et la manipulation.
Pour contrer efficacement l'extrémisme violent et le terrorisme en RDC et en Ouganda, Me. Kavota a proposé trois axes de solution, dont la prévention en renforçant les capacités des communautés, de lutter contre la pauvreté et de favoriser l'inclusion sociale pour réduire la vulnérabilité des populations. La répression par la traque des groupes terroristes et des poursuites judiciaires rigoureuses contre les auteurs d'actes d'extrémisme violent et le renforcement de la bonne gouvernance qui implique le respect des droits de l'homme qui est ici un pilier essentiel pour prévenir l'émergence de mouvements extrémistes.
Alors que la première phase du projet a connu un succès notable dans le district de Kasese et la ville de Kampala en Ouganda et fort de cette réussite, "Paix au-delà des frontières" étend désormais ses activités dans l'Est de la RDC. Les zones ciblées incluent la ville et le territoire de Beni au Nord-Kivu, ainsi que la ville de Bunia et les territoires d'Irumu et Mambasa en Ituri.
Les interventions du projet viseront principalement à soutenir les efforts des autorités nationales, provinciales et locales. Pour ce faire, des activités de renforcement de la confiance et de la collaboration seront mises en place entre ces autorités et les communautés. L'objectif est de consolider leur rôle dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent en RDC.
David Lupemba, à Goma