Les académies de football à Cotonou et Porto-Novo : Là où naissent les futurs talents [Communication]

Jeudi 24 juillet 2025 - 09:42
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Au Bénin, le football est plus qu’un sport. C’est un espoir, une porte de sortie, un rêve collectif. Dans les rues de Cotonou et de Porto-Novo, on ne compte plus les jeunes qui rêvent de devenir le prochain Sessègnon ou Steve Mounié. Et cette ambition se construit, jour après jour, dans les académies de football.

Ces centres de formation sont devenus les poumons du football béninois. Là, où les gamins apprennent à contrôler un ballon… et leur destin.

Les académies qui font la différence

Cotonou et Porto-Novo concentrent les meilleures structures de formation du pays. Certaines sont adossées à des clubs professionnels, d’autres sont indépendantes, mais soutenues par d'anciens internationaux ou des mécènes locaux. Leurs objectifs sont clairs : encadrer, éduquer, faire progresser.

C’est dans ce contexte que les parents, souvent prudents face à l’univers du pari, se tournent vers une place pari sportif fiable pour suivre les performances de leurs enfants ou des talents locaux en toute confiance. La crédibilité se construit sur le terrain… mais aussi en ligne.

Principales académies à suivre :

  • Académie ESAE (Cotonou) : encadrement scolaire + sportif, nombreux partenariats étrangers
  • BEAC Académie (Porto-Novo) : structure reconnue pour ses tournois internationaux
  • Académie Béké (Porto-Novo) : modèle communautaire avec fort ancrage local
  • Académie Alodo Sports (Cotonou) : accent sur le développement personnel et la nutrition

L’impact sur le football béninois

Ces académies ne forment pas que des joueurs. Elles créent des citoyens. On y apprend la rigueur, le travail collectif, le respect des règles. Plusieurs d’entre elles intègrent des cours de langues, d’informatique ou de développement personnel dans leurs programmes.

De nombreux talents issus de ces centres sont aujourd’hui repérés par des recruteurs européens. Certains évoluent déjà dans des clubs en France, en Belgique ou au Maroc. L’évolution est lente, mais régulière. Et les résultats commencent à se voir en équipe nationale U17 et U20.

Une méthode exigeante mais inclusive

Pour entrer dans ces académies, le talent seul ne suffit pas. Il faut montrer de l’engagement, de la discipline et une volonté d’apprendre. Les entraîneurs insistent sur la double formation : intellectuelle et physique.

Critères d’admission fréquents :

  • Test physique et technique
  • Entretien avec les parents et l’élève
  • Engagement scolaire minimum (certificat demandé)
  • Suivi médical et nutritionnel

Des défis encore nombreux

Malgré leur impact croissant, les académies béninoises font face à plusieurs obstacles. Le manque d’infrastructures modernes, le financement irrégulier et la difficulté à obtenir des visas pour les stages à l’étranger limitent leur expansion.

Mais la volonté est là. Des partenariats publics-privés commencent à émerger. Des anciens internationaux lancent leurs propres projets. Et les villes de Cotonou et Porto-Novo investissent de plus en plus dans le sport scolaire.

Une dynamique appelée à durer

À l’image de ce qui se passe au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, le Bénin comprend que l’avenir du football passe par la formation. Les académies ne sont plus des options. Ce sont des fondations.

Et dans les ruelles sablonneuses de Porto-Novo, ou sous les projecteurs d’un petit terrain de Cotonou, un futur talent affine sa frappe. Il ne rêve pas seulement d’Europe. Il rêve de porter les couleurs du Bénin, et de rendre fiers ceux qui ont cru en lui.

Focus : l’apport des académies privées dans l’écosystème local

Depuis une dizaine d’années, les académies privées se multiplient dans le sud du Bénin. Souvent fondées par d’anciens footballeurs ou des passionnés formés à l’étranger, elles apportent un regard nouveau sur la pédagogie sportive.

Elles sont plus flexibles, s’adaptent aux réalités locales et n’hésitent pas à intégrer des modules de développement personnel, de gestion du stress ou même d’éducation civique. Certaines disposent même de partenariats avec des structures médicales ou des universités béninoises.

Ce modèle hybride — entre école, club et centre communautaire — renforce le lien social tout en offrant un cadre stable aux jeunes en situation vulnérable. À Cotonou, l’académie ASEC Étoiles du Littoral parvient à financer ses activités grâce à un système de bourses sponsorisées par des PME locales.

L’encadrement technique : un enjeu clé

La qualité des entraîneurs et éducateurs joue un rôle central dans la réussite des académies. Beaucoup d’entre eux sont issus des premières promotions formées par la Fédération béninoise dans les années 2000. D’autres ont suivi des formations CAF ou UEFA, parfois à distance, parfois en présentiel.

Compétences valorisées chez les encadrants :

  • Connaissance tactique et pédagogique actualisée
  • Capacité à gérer des groupes hétérogènes
  • Sensibilité aux enjeux psychosociaux chez les jeunes
  • Polyvalence (préparation physique, arbitrage, animation scolaire)

Le besoin en formation continue reste fort. Pour répondre à cette demande, certaines académies organisent leurs propres séminaires internes ou invitent des formateurs étrangers. Le développement du numérique a également permis l’accès à des ressources en ligne autrefois inaccessibles.

L’impact communautaire : bien plus qu’un sport

Au-delà du football, les académies sont devenues des centres de cohésion. Elles offrent des repas, assurent parfois un suivi médical, et soutiennent la scolarité des enfants. Dans les quartiers les plus modestes, elles sont perçues comme des refuges.

À Porto-Novo, l’académie Jeunesse Active organise régulièrement des campagnes de sensibilisation sur la santé, l’environnement ou la citoyenneté. Elle collabore avec des ONG locales pour distribuer des kits scolaires et organiser des séances de dépistage médical.

Témoignages d’impact communautaire :

1. Une baisse du décrochage scolaire de 30 % dans les zones couvertes par des académies

2. Une amélioration de l’image du sport dans les familles rurales

3. Une hausse de la participation féminine dans certaines structures mixtes

Vers une professionnalisation du secteur

Si les académies veulent s’imposer durablement dans le paysage sportif, elles doivent aussi se structurer juridiquement et financièrement. Aujourd’hui encore, beaucoup fonctionnent de manière artisanale, sans modèle économique pérenne.

La Fédération béninoise a récemment lancé un programme pilote d’homologation des académies. Ce processus vise à vérifier la qualité des installations, la qualification du personnel et la conformité administrative. L’objectif est double : protéger les jeunes etencourager les bonnes pratiques.

Des incitations fiscales sont également en discussion pour les sponsors qui soutiennent des structures agréées. Une reconnaissance officielle permettrait aussi aux académies d’accéder à des financements internationaux.

L’exportation des talents : une réalité contrôlée

Enfin, l’un des enjeux majeurs reste la gestion des départs à l’étranger. De nombreux jeunes rêvent d’Europe, parfois au détriment de leur formation ou de leur stabilité.

Les académies les plus sérieuses travaillent avec des agents agréés et imposent des clauses éthiques dans leurs contrats. Elles organisent aussi des sessions d’orientation pour informer les familles sur les risques d’abus ou de déracinement.

Depuis 2018, plusieurs jeunes issus de Porto-Novo ont rejoint des clubs de deuxième division en France ou en Belgique. Mais, contrairement aux filières opaques d’il y a 15 ans, ces départs sont mieux encadrés, mieux préparés, et souvent mieux vécus.

Les académies ne vendent plus des illusions. Elles construisent des parcours. Les académies ne sont plus des options. Ce sont des fondations.

Et dans les ruelles sablonneuses de Porto-Novo, ou sous les projecteurs d’un petit terrain de Cotonou, un futur talent affine sa frappe. Il ne rêve pas seulement d’Europe. Il rêve de porter les couleurs du Bénin, et de rendre fiers ceux qui ont cru en lui.

 

AfroPari Juillet 2025