
Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), à travers son Centre de monitoring des médias du Congo (CMMC), note une faible représentation des femmes dans l’ensemble des médias congolais analysés au pays. Cet organe de régulation des médias a dévoilé cette réalité lors de la présentation, ce lundi 28 juillet 2025, à Kinshasa, de son enquête d’analyse qualitative de la représentation des femmes et des questions relatives à la parité des genres dans les médias audiovisuels en RDC.
Cette institution d’appui à la démocratie demande aux médias de fournir des efforts sur la question des genres dans la profession.
« Il apparaît donc assez clair que, dans l'ensemble des médias congolais analysés , la représentation des femmes et des questions relatives à l'égalité des genres demeure un aspect qui nécessite encore davantage d'efforts de la part des médias et des journalistes. Au total, 128 programmes de télévision, 18 programmes de radio et 87 articles de presse écrite ont été analysés. En général, ce sont les chaînes de télévision qui montrent la plus grande faiblesse, notamment sur l'axe du langage et de la sensibilité à la parité des genres (31% et 35% contre 37% et 44% de la moyenne générale), tandisque que les journaux ont des meilleures performances sur l'aspect de l'attention à la parité de genre, mais restent faibles du côté stéréotypes », a déclaré Bruno Mboliko Mbolison, vice-présidente de cet organe de régulation des médias congolais.
Dans cette enquête d’une vingtaine de pages réalisée au mois d'avril dernier, le CSAC constate que dans la plupart des émissions et journaux analysés, il arrive de trouver des femmes qui participent à la production médiatique. Cependant, il fait remarquer que la présence des femmes dans les rôles professionnels, politiques ou sociaux, différents de ceux qui leur sont assignés par les stéréotypes traditionnels, est clairement moins fréquente.
« Ainsi, si nous constatons que dans la plupart des émissions et journaux analysés, il arrive de trouver des femmes qui participent dans la production médiatique (73% des cas), les scores affichés par les quatre autres indicateurs sont en revanche loin d'un niveau acceptable. La présence des femmes dans des rôles professionnels, politiques ou sociaux, différents de ceux qui leur sont assignés par les stéréotypes traditionnels, est clairement moins fréquente (58%). De même, la présence des femmes dans des rôles de pouvoir et d'autorité (leaders politiques, leaders syndicales, leaders des organisations internationales, etc.) est encore moins récurrente (45%). Ainsi, si on trouve une présence équilibrée de femmes et d'hommes cités, interviewés ou mentionnés dans 50% des émissions et articles analysés, le pourcentage de femmes invitées ou mentionnées comme expertes ou analystes est tout à fait insuffisant (37% des cas) », a-t-il indiqué.
La présidente de la commission technique du CSAC, Mimi Engumba, regrette par ailleurs que les femmes restent toujours sous-représentées dans les médias congolais. Elle encourage les journalistes à s’impliquer pour changer cette donne.
« Malgré des avancées dignes de mention, telles que la création de médias dédiés aux femmes et des initiatives de formation, les femmes restent toujours sous-représentées dans les médias congolais, tant en termes de présence que de responsabilité. Une mise en œuvre effective des lois existantes et le renforcement des mécanismes de régulation seraient donc essentiels pour promouvoir une réalité égalité des sexes dans le paysage médiatique congolais », a-t-elle rapporté.
Pour sa part, les médias congolais, faute de moyens, se livrent souvent à la pratique repréhensible et certains peinent à respecter même l’éthique et la déontologie de la profession.
La mission principale de ce monitoring consistait à établir un état des lieux sur la représentation des femmes et des questions relatives à la parité des genres dans les médias audiovisuels de la RDC.
Raphaël Kwazi