
Le regroupement politique Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) et ses alliés ont exprimé, dimanche 24 août, leur inquiétude face à la réquisition de la peine de mort prononcée contre l'ancien président Joseph Kabila par le ministère public de la haute Cour militaire.
Dans un communiqué consulté, la famille politique de l'ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a appelé au rejet « immédiat » et sans « condition » de ce réquisitoire qu'elle qualifie « d'inique ».
« Aucun gouvernement digne ne peut se dire démocratique lorsqu'il réduit au silence ceux qui le contestent par les moyens démocratiques. En réclamant la peine de mort contre un opposant, on ne cherche pas la justice. On cherche à éteindre une voix, à installer la peur dans le peuple. C'est une logique de dictature, pas de la République. Par voie de conséquence, nous en appelons au rejet immédiat et sans condition de ce réquisitoire unique par la Haute Cour militaire », a-t-on lu.
Pour LGD et ses alliés, ce réquisitoire n'est pas seulement un affront à la justice, mais une attaque directe contre la démocratie.
« Dans un État de droit, nul ne devrait craindre pour sa vie pour avoir exprimé une opinion, défendu une idée ou contesté pacifiquement l'ordre établi. Et pourtant, nous voici confrontés à une situation inacceptable : la réquisition de la peine de mort contre un opposant politique. Ce réquisitoire n'est pas seulement un affront à la justice, elle est une attaque directe contre la démocratie, contre la liberté d'expression et contre les droits fondamentaux. La peine de mort, où qu'elle soit appliquée, est irréversible, inhumaine et moralement injustifiable. Mais, lorsqu'elle est utilisée contre un citoyen dont le seul crime est d'avoir exprimé un désaccord avec le pouvoir en place, elle devient un instrument de terreur politique », ont-ils déclaré.
En outre, ils appellent à la mobilisation de toutes les consciences, de tous les défenseurs des droits humains, en RDC comme à l'international, pour refuser « cette dérive mortifère. Car, une justice véritable ne tue pas la dissidence. Elle la protège. Elle l'écoute. Elle s'en nourrit ».
Jugé par contumace devant la haute Cour militaire, le ministère public a requis la peine capitale contre Joseph Kabila pour plusieurs chefs d'accusations, notamment la trahison, l’espionnage, le complot ainsi que la participation à un mouvement insurrectionnel.
Raphaël Kwazi