Depuis le jeudi 18 septembre, un colloque international Chine – Afrique centrale se déroule à Kinshasa. Des délégués de sept pays de la sous-région, ainsi que des personnalités scientifiques et des think tanks chinois, se penchent sur la mise en œuvre des résultats du Forum sino-africain 2024 (FOCAC 2024).
La délégation chinoise est dirigée par l’ambassadeur Zhao Bin. Dans son discours d’ouverture, il a affirmé que « l’histoire et la réalité ont prouvé que la Chine était un partenaire pragmatique ». Raison pour laquelle les relations entre les pays de la sous-région, qu’il a qualifiée de « cœur d’Afrique », et la Chine ont été élevées au rang de « stratégiques, voire de partenariats stratégiques globaux ».
Selon le diplomate, cette dynamique a permis à la Chine de devenir le premier partenaire commercial et investisseur en Afrique centrale, avec des échanges atteignant, en 2024, 21 % du volume total des échanges sino-africains.
Zhao Bin a également insisté sur l’importance d’approfondir les expériences en matière de gouvernance entre son pays et la sous-région. Il a rappelé que la voie vers la modernisation « n’est pas unique », citant un proverbe chinois : « Une pierre d'une autre montagne peut polir un jade ».
L’ambassadeur a donc appelé les participants à réfléchir au-delà de la définition occidentale du terme « modernisation ».
« Je vous invite, les think tanks chinois et africains, à renforcer les échanges et à élargir le consensus, à dissiper le mythe selon lequel "la modernisation rime avec l’occidentalisation" et à approfondir continuellement la compréhension scientifique et de l’essence de la modernisation ainsi que de la voie pour sa réalisation », a-t-il déclaré.
Il a également encouragé les chercheurs et experts de la sous-région à visiter les villes et campagnes chinoises pour s’imprégner du modèle de modernisation chinois.
« Le secret du succès de la Chine réside dans la direction centralisée et unifiée du Parti communiste chinois, son esprit d'auto-révolution, sa vision de développement centrée sur le peuple et son courage et son art de combat. Je suis convaincu que chaque collègue chinois que vous rencontrerez sera disposé à partager ces expériences avec leurs amis africains », a-t-il ajouté.
En conclusion, l’ambassadeur a souligné que le développement et la modernisation doivent tenir compte des « caractéristiques civilisationnelles » de chaque peuple. Il a également noté que l’unilatéralisme et les pratiques hégémoniques d'intimidation ont montré leurs limites.
Pour sa part, François Muamba, coordinateur du Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), un organe de réflexion rattaché à la présidence de la République congolaise, a estimé que « les pays de la sous-région et la Chine partagent une vision commune du développement », ajoutant que « l'unité et la coopération mutuellement bénéfique étaient les seuls moyens permettant de libérer pleinement le potentiel du partenariat en faveur de la paix et du développement ».
Il convient de noter que des représentants de l’Institut du peuple chinois pour les affaires étrangères, du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État (DRC), du Centre chinois pour les connaissances internationales sur le développement (CIKD), ainsi que ceux de l’Alliance des Groupes de réflexion du Sud Global, ont fait le déplacement à Kinshasa.
Bienfait Luganywa